mercredi 1 juillet 2020

La légende de Siegfried et les illustrations de Wilhelm Kaulbach





Wilhelm von Kaulbach (1805 à Bad Arolsen, Waldeck — 1874 à Munich) est un peintre allemand, principalement connu comme muraliste, mais aussi illustrateur de livres, dont des éditions d'une vieille légende germanique : La vie héroïque et les exploits de Siegfried, tueur de dragons. Plusieurs de ses fresques murales décorent des bâtiments de Munich.



La légende de Siegfried d'après Lachmann


Selon cet auteur, cette légende a pour base le principe que l'or, quelque désirable qu'il puisse être, finit par mettre ceux qui le possèdent au pou. voir des puissances infernales.

SIEGFRIED, en haut allemand, Sigafried, chez les Scandinaves Sigourd, l'un des héros des vieilles légendes allemandes, était fils de Siegmund, de la race des Welisungen (chez les Scandinaves Velsungar, c'est-à-dire légitimement nés), qui descendait d'Odin ou Wodân lui-même. Doué d'une force incroyable et d'yeux flamboyants, il fut élevé par un sage et habile alb, appelé Regino, c'est-à-dire conseiller, qui avait bien la forme humaine, mais la taille d'un nain. Regino lui procura un cheval, et lui forgea une épée, à l'aide de laquelle Siegfried pouvait briser une enclume. Alors Regino l'excita à s'emparer de la demeure des Niebelungen et des incommensurables quantités d'or qu'ils possédaient. Mais déjà trois dieux avaient dérobé cet or et l'avaient enlevé du fond des eaux. Sa force mystérieuse et pernicieuse les eût fait mourir, eux aussi, s'ils ne l'avaient pas donné, avec la bague merveilleuse et fatale qui en faisait partie, comme compensation pour Ottar qu'ils avaient assassiné. Les dieux avaient ainsi échappé à leur perte, mais la race intermédiaire entre les dieux et les hommes, maintenant en possession du fatal trésor, les excita les uns contre les autres. Les frères d'Ottar tuèrent leur père ; Regino fut vaincu par un autre nain, appelé Fafnir, qui, sous forme d'un dragon, veillait sur son or. Pour le lui enlever, Regino excita Siegfried à tuer le dragon. Siegfried les tua tous deux. Le sang du dragon le rendit malade, mais augmenta encore sa force ou bien préserva son corps de toute blessure. Au moyen de l'or et surtout de la bague de Fafnir, il devint immensément riche. Sa cape, appelée tarn, lui donnait la puissance de prendre la forme d'un autre. Cependant, en dépit de toute cette magnificence, la possession de l'or avait fait de lui l'esclave des Niebelungen et l'avait voué au malheur. En vain il se fiança avec la belliqueuse Brunehild, fille du roi ; son maître, Gundihari, roi des Niebelungen, prétendit l'avoir pour lui-même. Siegfried, revêtu de sa cape, chevaucha jusqu'à sa demeure, à travers les flammes qui flamboyaient de toutes parts autour de lui. Il donna à Brunehild l'anneau faisant partie du trésor, et la mit ainsi au pouvoir de Gundihari. Elle-même ne reconnut plus Siegfried. Il épousa donc une autre femme, Krimhild ( suivant la tradition scandinave Goudroun), sœur de Gundihari. Brunehild se glorifie d'avoir le plus brave et le plus digne des époux, puisque Siegfried lui-même a dû lui céder. Mais Krimhild, irritée, lui découvre la ruse. L'anneau qu'elle porte au doigt provient de la demeure des Niebelungen ; seulement celui qui l'a gagné n'est pas Gundihari, mais bien Siegfried. Brunehild, qui se souvient alors qu'elle a reconnu le faux Gundihari à ses yeux flamboyants de welisung, fait traîtreusement assassiner Siegfried par Hagano, attendu qu'il est invincible quand on l'attaque ouvertement. Le trésor, après que tous ceux qui l'ont eu en leur possession ont été anéantis, revient à ses premiers maîtres, qui alors le précipitent dans le Rhin.

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