mercredi 2 mars 2022

Taras Chevtchenko, le grand poète national de l'Ukraine. La liberté ne meurt jamais !

Montagnes et montagnes, de nuages couvertes 
Parsemées de douleurs, arrosées du sang 
De la nuit des temps,
L'aigle s'acharne contre Prométhée 
Lui déchire les flancs et lui dévore le cœur 
Mais ne réussit pas à l'abattre 
Et n'arrive pas à boire tout son généreux sang 
Car, chaque jour, le cœur revit et sourit au monde...

C'est ainsi que Taras Chevtchenko, le grand poète national de l'Ukraine, commence son poème Le Caucase, écrit en 1845, lorsque la Russie entreprit une nouvelle fois de conquérir l'isthme caucasique. Déjà, pendant près d'un demi-siècle, le petit peuple des Montagnards du Caucase a tenu fièrement tête à cet immense empire, toujours plus puissant, toujours plus avide de nouvelles conquêtes après les annexions successives de l'Ukraine, de la Pologne, des pays Baltes, de la Finlande et de la Géorgie. Défendant bravement sa liberté, groupé autour de son chef l'imam Chamyl, ce peuple forma un rempart que la Russie ne réussit pas à franchir malgré l'importance des troupes employées et l'habile et perfide action diplomatique engagée en Europe.

Et plus loin, dans le même poème :

La vérité se lèvera ! La liberté renaîtra ! (...) Mais en attendant, les fleuves coulent. Des fleuves de sang, par delà les montagnes. (...) Et des larmes, et du sang, de quoi désaltérer tous les empereurs.

Autoportrait  vers 1840

Taras Hryhorovytch Chevtchenko (en ukrainien Тарáс Григóрович Шевчеéнко), surnommé Kobzar (1814-1861), poète, peintre et humaniste ukrainien est considéré comme le plus grand poète romantique de langue ukrainienne. Figure emblématique dans l'histoire de l'Ukraine, il marque le réveil national du pays au 19e siècle. Sa vie et son œuvre font de lui une véritable icône de la culture de l'Ukraine et de la diaspora ukrainienne au cours des 19e et 20e siècles. La principale université ukrainienne porte son nom depuis 1939 : l’université nationale Taras-Chevtchenko de Kiev.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La Sylphide dans la version de Pierre Lacotte au Ballet d'État de Bavière — Quatrième partie

Maria Taglioni (1804-84) in  La Sylphide, Souvenir d'Adieu  (6 lithographies d'Alfred-Édouard Chalon, 1845) Nous poursuivons notre e...