Une bohémienne aurait prédit l'avenir de Marie-Sophie et de Sophie-Charlotte en Bavière. Le Progrès spirite du 20 août 1897 reprend un article de L'Echo du merveilleux. Notons tout de même que, pour que la véracité de prédictions soit vérifié, il aurait fallu les publier avant la réalisation des faits, et non après les faits prédits. Mais cela ne semble pas préoccuper ces deux feuilles de chou.
PRÉDICTIONS RÉALISÉES
La princesse Sophie et sa soeur Marie (qui fut plus tard reine de Naples), la première âgée de dix-sept ans et la dernière de dix-neuf [nées respectivement en 1847 et en 1841... là il y a comme un problème, ndlr], habitaient, avec leur père le prince Maximilien, le château de Possenhofen situé dans une magnifique contrée de la Bavière. Un jour, les deux princesses firent en société d'une dame de compagnie, une promenade en voiture dans les environs de Possenhofen. Etant fatiguées par une chaleur accablante du mois de juillet, les trois dames descendirent à une auberge et se firent servir un repas sous la véranda. Une vieille bohémienne les aperçut, s'approcha timidement, les priant de lui permettre de dire la bonne aventure. Les princesses acquiescèrent ; la bohémienne s'approcha, prit la main de la princesse. Marie qui souriait d'un air incrédule, la considéra pendant un certain temps et dit : « À toi, ma chère enfant, il t'arrivera ce qui est considéré dans ce bas monde comme le suprême bonheur... tu auras la gloire, les richesses et les honneurs... tu seras reine !.. Tu ne porteras pas longtemps la couronne... tu la perdras... et tu ne seras pas si heureuse qu'on le peut croire. Tu auras beaucoup d'ennemis... tu essuieras maintes déceptions, mais avec une rare énergie et un courage étrange, chez une femme, tu supporteras ces misères, On te considérera comme une héroïne... Tu atteindras un âge avancé... Méfie-toi des hommes rouges.... La couleur rouge te portera malheur !»
La princesse Marie souriait, avec incrédulité, à cette prédiction de la vieille sorcière ; cependant, dix-sept ans plus tard, étant épouse du roi François II de Naples, pendant le siège de Gaëte, elle fut persuadée que la prédiction était juste.
Le roi François II de Naples fut assiégé à Gaëte par les hommes rouges (les Garibaldiens) en 1861, et forcé après une résistance héroïque de capituler. Pendant le siège, la reine montra beaucoup de courage et d'énergie. Le roi François II perdit la couronne le 12 février 1861.
Je reviens à mon récit :
« La vieille bohémienne se tournant alors du côté de la princesse Sophie, la pria de lui donner la main droite. La princesse effarée hésitait, mais pressée par les supplications de la vieille, elle se décida enfin. La bohémienne regarda fixement la jeune fille et, après quelques instants, prit sa main droite et dit : « Toi, ma mignonne, tu seras aussi entourée de gloire et de richesses... Il t'arrivera des choses plus grandes que celles de ta soeur... tu les perdras avant d'en jouir... Un « lion » te fera bien souffrir... tu verseras des larmes amères... et tes misères auront une fin... Tout se changera pour toi en joie et bonheur... et pendant beaucoup d'années tu jouiras d'une paix que rien n'altérera. Tu n'atteindras pas l'âge de ta soeur ici présente... Ce n'est pas l'eau qui est ton ennemi, c'est l'élément ennemi de l'eau...
Ici la vieille bohémienne fut interrompue par la dame de compagnie de la princesse qui, la voyant terrifiée, empêcha la sinistre et trop véridique prophétesse de continuer.
JL VERNIER.
(Tiré de L'Echo du merveilleux an 15 juillet 1897)
NOTA. — La princesse Sophie, dont il est question dans l'article qu'on vient de lire, n'est autre que la duchesse d'Alençon qui périt si malheureusement dans l'incendie du Bazar de la Charité et qui, soeur de l'ex-reine de Naples, était également soeur de l'impératrice d'Autriche, de la princesse de Tarn et Taxis [sic] et delà comtesse de Tranie [re-sic]. LA RÉDACTION.
Post précédent sur le sujet : voir http://munichandco.blogspot.com/2021/01/sissi-et-ses-soeurs-la-bohemienne-de.html
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