jeudi 28 décembre 2023

Mais qui était Saint Sylvestre ? (1) Le pape qui ferma la gueule d'un dragon

Détail de la fresque

La légende de Saint Silvestre (on le trouve aussi mentionné sous cette orthographe) a été racontée par Voragine dans sa Legenda aurea (La légende dorée). Il fut le premier pape (de 314 à 335) à ne pas être martyrisé. Son dernier miracle, et non des moindres, fut de fermer la gueule d'un dragon, qui, semble-t-il, puait du bec. C'est en tout cas ce que l'on voit représenté dans la fresque que peignit Maso di Banco (vers 1341-1346) dans la chapelle Bardi de l'église de Santa Croce à Florence. Le moine porte-flambeau, à la droite de la scène, se bouche le nez.

Voici une traduction de ce que Jacques de Voragine en écrit dans la Legenda aurea, composée vers 1261-1266 :

[...] Quelques jours après [avoir ressuscité un taureau], les prêtres des idoles vinrent trouver Constantin et lui dirent : « Saint Empereur, il y a un dragon qui est dans une fosse, et qui, depuis que tu as reçu la foi du Christ, fait périr tous les jours, par son souffle, plus de trois cents hommes ! » L’empereur [Constantin] rapporta la chose à Silvestre, qui lui répondit : « Par la vertu du Christ, j’obligerai ce dragon à renoncer à tout mal ! » Et les prêtres promirent que, s’il faisait cela, ils se convertiraient au Christ. Alors Silvestre se mit en prière ; et, le Saint-Esprit lui apparut et lui dit : « Descends aussitôt, sans crainte, dans la fosse du dragon avec deux de tes prêtres ; et, quand tu seras en face de lui, dis lui ces paroles : « Le Seigneur Jésus, né d’une vierge, crucifié et enseveli, puis ressuscité et assis à la droite de son Père, doit un jour venir ici pour juger les vivants et les morts ; or donc, toi, Satan, attends en ce lieu qu’il vienne ! » Après quoi tu lui lieras la gueule d’un fil, que tu cachetteras d’un anneau portant le signe de la croix. Et après cela vous viendrez tous les trois chez moi, pour manger le pain que je vous aurai préparé. »

Silvestre, avec deux prêtres, descendit dans la fosse, par cent cinquante marches, portant en main deux lanternes. Il dit au dragon les paroles du Saint-Esprit, puis il lui lia la bouche, qui sifflait de rage, il la cacheta comme il avait à le faire ; et, en sortant de la fosse, il trouva deux mages qui l’avaient suivi afin de voir s’il osait réellement affronter le dragon. Ces deux mages gisaient à terre presque morts, asphyxiés par le souffle empesté du monstre. Le saint les ranima, les ramena sains et saufs ; et, aussitôt, ils se convertirent, ainsi qu’une foule immense. Et enfin le bienheureux Silvestre, sentant s’approcher la mort, donna à son clergé trois avertissements : ils les avertit de s’aimer entre eux, de gouverner leurs églises avec diligence, et de protéger leur troupeau de la morsure des loups. Et, cela fait, il s’endormit heureusement dans le Seigneur, en l’an de grâce 320.[... ]

Les amis des bêtes noteront la mansuétude de Saint Sylvestre qui se contente de lier la gueule du bestiau qui attend encore le Jugement dernier à l'heure qu'il est.

Bon réveillon !

Slyvestre musèle le dragon puis ranime les deux prêtres



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