jeudi 4 juillet 2024

Giovin Fiamma, un CD de Levy Sekgapane chez Prima Classic


J'ai récemment eu l'occasion d'entendre le ténor sud-africain Levy Sekgapane sur scène au Theater-am-Gärtnerplatz de Munich où il a chanté pour trois représentations la partie d'Elvino dans La sonnambula de Vicenzo Bellini et fus totalement subjugué par son extraordinaire interprétation. (Voir mon article). Enfin un vrai et grand jeune chanteur rossinien, qui m'a rappelé Rockwell Blake à son meilleur. 

Depuis, j'ai pu me procurer le CD des airs rossiniens Giovin Fiamma que Prima Classic a enregistré à Munich en 2018 avec le Münchner Rundfunkorchester et édité en 2019. Levy Sekgapane, premier prix Operalia 2017 est accompagné par l'orchestre de la radio bavaroise dirigé par Giovani Sagripanti, primé meilleur jeune chef d'orchestre en 2016 (Opera Award). 

Levy Sekgapane a tenu a présenter lui-même dans un texte particulièrement intéressant l'histoire de sa passion rossinienne et les choix des arias qui y sont gravés. Le texte (en italien,  allemand et anglais) accompagne le CD :

Ma relation avec l'opéra et Rossini. Un texte de Levy Sekgapane.

J'ai entendu pour la première fois un air d'opéra dans une publicité télévisée pour de la nourriture  italienne à l'âge de 10 ans, dans ma ville natale de Kroonstad, en Afrique du Sud. Inconsciemment, c'est grâce à cette publicité qu'est né mon intérêt pour ce genre de musique.
Bien que je vienne d'une famille de musiciens, nous n'avions pas de formation en musique classique. Mes grands-parents et mes parents avaient chanté dans leur jeunesse à l'école et, plus tard, au cours des services religieux. L'un de mes frères, qui est également chanteur, ramenait de temps en temps des CDs et des DVDs d'opéra et avait régulièrement des élèves à la maison, que j'aimais imiter lorsqu'ils terminaient leurs cours. Plus tard, lorsque j'ai commencé mes études musicales, j'ai sans aucun doute été inspiré par les grands ténors de notre époque, tels que Luciano Pavarotti, José Carreras et Placido Domingo. Ma rencontre avec la musique de Rossini, en revanche, s'est produite alors que j'étais déjà à l'université, où j'ai vu des enregistrements de Juan Diego Flórez et suis immédiatement tombé amoureux de cette musique et de sa façon de l'interpréter. C'était la première fois que j'entendais la voix d'un ténor rossinien. En explorant plus profondément le style de Rossini, j'ai écouté d'autres grands ténors de cette génération, tels que Lawrence Brownlee, Gregory Kunde et Bruce Ford.
Plus je découvrais la musique de ce répertoire, plus je m'appliquais à l'étudier, à développer une véritable passion pour la chanter et à lui imprimer ma propre empreinte.
Dès le début de ma carrière, la musique de Rossini est devenue le cœur de mon répertoire, et je l'ai interprétée dans d'importantes maisons d'opéra telles que Paris et Munich. Après quelques années, j'ai enfin eu l'extraordinaire opportunité d'enregistrer cet album, qui combine la musique que Rossini a écrite pour trois chanteurs très différents : Giovanni Davide, Manuel Garcia et Andrea Nozzari.
Davide était issu de l'école des castrats et possédait une tessiture vocale extrêmement étendue, atteignant facilement les notes supérieures d'un ténor. Rossini l'appelait "tenorino" et les airs que le maestro a écrits pour lui sont les plus élevés en termes de tessiture.
Garcia, quant à lui, était un virtuose bariténor, c'est-à-dire qu'il avait un timbre beaucoup plus sombre que Davide et possédait une importante colorature, ce qui lui permettait de chanter à la fois les rôles de baryton et de ténor. Cependant, au cours de sa carrière, il a décidé de rester dans le répertoire du ténor. Il fut également un excellent professeur : sa fille Maria Malibran qui fut aussi son élève devint l'une des chanteuses les plus célèbres de l'époque.
Nozzari était un véritable bariténor sombre, pour lequel Rossini a créé les rôles d'Otello, d'Agorante, d'Argirio et de Leicester. Ces rôles ont une tessiture très large dans laquelle le chanteur doit être capable non seulement d'atteindre les notes aiguës, mais aussi d'aborder les notes graves avec une couleur dramatique.

Si je considère mon parcours personnel avec Rossini, je peux vous dire que sa musique est comme une flamme toujours vivante en moi, un feu coloré et plein d'émotion. Cette musique, qui reste toujours jeune, me remplit de joie et élève mon esprit. Je suis heureux de vous présenter mon premier album avec les airs de Rossini qui me sont les plus proches, chantés pour vous avec tout mon cœur et toutes mes couleurs.

Les plages du CD

Gioachino Rossini (1792 - 1868) 

WRITTEN FOR MANUEL GARCÍA (1775 - 1832) 
1. Il barbiere di Siviglia: “Cessa di più resistere” 7:13 
2. L’italiana in Algeri: “Languir per una bella” 6:50 
3. La Cenerentola: “Sì, ritrovarla io giuro” 6:13 
4. Semiramide: “Ah dov’è, dov’è il cimento?” 7:39 

WRITTEN FOR GIOVANNI DAVIDE (1790 - 1864) 
5. Otello: “Che ascolto?” - “Ah, come mai non senti” 6:39 
6. La donna del lago: “Oh fiamma soave” 7:59 
7. Zelmira: “Terra amica, ove respira” 7:51 
8. Il Turco in Italia: “Intesi: ah! tutto intesi” - “Tu seconda il mio disegno” 5:38 

WRITTEN FOR ANDREA NOZZARI (1776 - 1832)
9. Elisabetta regina d’Inghilterra: “Deh! troncate i ceppi suoi” - “Vendicar saprò l’offesa” 7:52

Le Münchner Rundfunkorchester est dirigé par Giacomo Sagripanti

Source de l'image et du texte : www.primaclassic.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La Sylphide dans la version de Pierre Lacotte au Ballet d'État de Bavière — Quatrième partie

Maria Taglioni (1804-84) in  La Sylphide, Souvenir d'Adieu  (6 lithographies d'Alfred-Édouard Chalon, 1845) Nous poursuivons notre e...