Le chanteur d'opéra Otto Brucks (1858-1914) rencontra Marie von Wallersee-Larisch (1858-1940) à Rottach-Egern, un village de Haute-Bavière situé sur les bords du Tegernsee. Leur mariage eut lieu en 1897, suivant de peu son divorce d'avec le comte Larisch, qui avait été prononcé l'an d'avant.
Le mariage du ténor avec la comtesse Larisch, compromise dans l'affaire de Mayerling où elle avait servi d'entremetteuse entre l'archiduc Rodolphe et Mary Vetsera (1), valut au chanteur l'ostracisme de la haute société austro-hongroise, mais aussi allemande, et finit par briser sa carrière d'artiste. Ne pouvant plus paraître sur scène, le ténor Otto Brucks devint directeur de théâtre.
Marie-Louise von Wallersee était la nièce de l'impératrice d'Autriche Élisabeth de Wittelsbach. Marie-Louise est la fille, issue de l'union de Louis-Guillaume en Bavière, duc en Bavière, et de l'actrice Henriette Mendel. Ses parents n'étaient pas mariés au moment de sa naissance. Bravant les conventions de son milieu, le duc épousa la mère de ses enfants en 1859. La comédienne n'étant pas née membre d'une famille régnante, l'union reste morganatique, leurs enfants ne sont pas dynastes. La discrète Henriette est anoblie et porte le titre de baronne von Wallersee. Issue d'un mariage morganatique, la petite Marie-Louise porte le nom et le titre de sa mère.
En 1898, Marie Brucks publia sous son nom de jeune fille un roman à clé portant, entre autres, sur les amours romancées du roi Louis II de Bavière et de Sophie-Charlotte de Wittelsbach, duchesse en Bavière, la soeur de Sissi, tante elle aussi de Marie von Wallersee. Le roman a lieu en 1867. De sombres intrigues sont tramées autour du trône. Le compositeur et ami du roi Reinhard Meister (alias Richard Wagner) débat de son idéal artistique avec le roi mais est contraint de quitter la Bavière.
Ce roman, intitulé ein Königsmärchen et publié par Spohr à Leipzig, est aujourd'hui quasi introuvable, sinon de rares exemplaires chez des antiquaires du livre.
(1) Sur l'affaire de Mayerling et les diverses versions de cette terrible affaire, Je vous invite à découvrir les textes peu connus que j'ai réunis dans Rodolphe. Les textes de Mayerling (BoD, 2020).
Voici le texte de présentation du recueil (quatrième de couverture):
Suicide, meurtre ou complot ? Depuis plus de 130 années, le drame de Mayerling fascine et enflamme les imaginations, et a fait couler beaucoup d'encre. C'est un peu de cette encre que nous avons orpaillée ici dans les fleuves de la mémoire : des textes pour la plupart oubliés qui présentent différentes interprétations d'une tragédie sur laquelle, malgré les annonces répétées d'une vérité historique définitive, continue de planer le doute.
Comment s'est constituée la légende de Mayerling ? Les points de vue et les arguments s'affrontent dans ces récits qui relèvent de différents genres littéraires : souvenirs de princesses appartenant au premier cercle impérial, dialogue politique, roman historique, roman d'espionnage, articles de presse, tous ces textes ont contribué à la constitution d'une des grandes énigmes de l'histoire.
Le recueil réunit des récits publiés entre 1889 et 1932 sur le drame de Mayerling, dont voici les dates et les auteurs :
1889 Les articles du Figaro
1899 Princesse Odescalchi
1916 Augustin Marguillier
1921 Princesse Louise de Belgique
1932 Princesse Nora Fugger
Le dernier récit, celui de la princesse Fugger, amie de la soeur de Mary Vetsera, est pour la première fois publié en traduction française. Il n'était jusqu'ici accessible qu'en allemand et en traduction anglaise.
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