MORI ÔGAI (Mori Rintaro, dit), (Tsuwano 1862 - Tokyo 1922).
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Ôgai à Munich en 1886 |
Considéré comme un des deux écrivains majeurs de la littérature moderne au Japon, Mori Ôgai fut un véritable pionnier dans divers domaines : non seulement le roman et la traduction (Caldéron, Lessing, Daudet, Strindberg, Ibsen, Rilke, et surtout Faust, Macbeth), mais aussi la critique, la poésie, le théâtre, l'histoire et l'idéologie. Il remplit en même temps de hautes fonctions de l'État dans le domaine de la médecine, de la langue et de la culture.
Mori Ôgai est né à Tsuwano, dans la préfecture de Shimane au Japon en 1862 à la fin du shogunat des Tokugawa. Fils de médecin, enfant précoce, il étudie très tôt les classiques chinois et le néerlandais. Plus tard, après la restauration de Meiji, alors qu'il n'a que 10 ans, son père l'emmène part apprendre l'allemand à Tokyo avant d'entrer dans le département de médecine de la daiichidaigaku (maintenant l'Université de Tokyo) en 1873 pour y suivre les cours préparatoires de la faculté de médecine. Il en profite pour compléter son éducation par la lecture des œuvres japonaises et chinoises. Il obtiendr son diplôme de médecin à 19 ans et embrasse désormais une double carrière de médecin militaire et d'écrivain.
En 1884, il est envoyé en Allemagne afin d'y étudier l'hygiène en tant que boursier du ministère des Armées. Là, il travaille pendant quatre ans dans les laboratoires réputés à Berlin où il poursuit ses recherches sur la prophylaxie. En même temps, il découvre la société occidentale et ses œuvres, ainsi que la peinture et le théâtre. : durant quatre années de séjour, il fréquente les universités de Leipzig, Munich et Berlin, écrit et publie plusieurs thèses en allemand.
Dès son retour au Japon (1888), impressionné par son expérience, il décide d'établir les bases d'une science japonaise moderne. Aussi, il crée des revues de médecine et se lance dans un débat houleux avec l'État pour son inertie politique. D'autre part, désireux d'introduire la littérature occidentale au Japon, il traduit et publie des auteurs tels que Calderón, Lessing, Daudet ou Hoffmann. En 1889, Shōsetsuron (Du roman),destiné à présenter les théories naturalistes d'Émile Zola. Avec des amis, il publie des recueils de « poèmes traduits » (yakushi), Omokage, 1889 (Réminiscences). Réminiscences est un chef-d'oeuvre dont le style nouveau influença définitivement la poésie japonaise moderne
Un an plus tard, il publie sous le pseudonyme Ōgai son premier roman en langue classique, mais qui rompt avec les procédés habituels du genre : La Danseuse (Maihime), où le héros décrit sa découverte de Berlin.
Pendant la guerre sino-japonaise (1894 - 1905) et la guerre russo-japonaise (1904 - 1905), Mori Ōgai subit les conséquences d'une politique de censure, car le gouvernement voit dans les idées occidentales la cause des problèmes du Japon. Toutefois, il ne reste pas inactif, car il en profite pour parfaire son style qui devient plus moderne, mais aussi étudie les œuvres de Clausewitz et de Machiavel. En même temps, il traduit L' Improvisateur d'Andersen. Par ailleurs, il s'interroge quant au développement de son pays, au malaise social naissant dû à la vague d'industrialisation accélérée et à la place de l'individu au sein de la société.
Il fait ensuite paraître en langage moderne, jusqu'à 1912, de nombreux récits : Hannichi (littéralement Demi-journée), Le Jeune Homme (Seinen), Fushinchū (littéralement : En travaux), Hanako, L'Oie sauvage (Gan). Il écrit aussi des pièces de théâtre et traduit Strindberg, Schnitzler et surtout Ibsen.
En 1909, année où il fonda la revue Subaru, commence enfin une période d'une grande fécondité littéraire : Vita sexualis (1909), interdite pour immoralité, le Jeune Homme (1910), stimulé par le roman analogue de Natsume Soseki, la Tour du silence (1910), pamphlet qui défend la liberté de penser, et l'Oie sauvage (1911), fondé sur l'analyse d'une âme en quête d'identité et de liberté. Son opposition au naturalisme l'incline peu à peu à défendre des valeurs et une culture proprement japonaise.
De 1912 à 1916, après la mort de l'empereur Meiji, il se lance dans le récit historique, genre dans lequel il excelle comme le prouvent le roman L'Intendant Sanshô (Sanshō Dayū, 1913-1915), la Famille Abe (1913) ou la nouvelle Le Takasebune (Takasebune, 1916). Dans Shibue Chūsai (1916), Isawa Ranken (1917), Hōjō Katei (1917-1918), ses trois dernières œuvres, s'attachent au destin de trois médecins, Shibue Chūsai (1916), Isawa Ranken (1917), Hōjō Katei (1917-1918), où il met en relief l'éthique des milieux intellectuels pendant la période Edo.
Mori Ogai meurt de tuberculose à l'âge de 60 ans. Par testament, il interdit que son rang militaire soit mentionné sur sa tombe.
L'oeuvre de Mori Ogai est organisée en deux ensembles complémentaires : la série des Écrits (chosakuhen) comprend 33 volumes, celle des Traductions (honyakuhen) en comprend 18.
Mori Ôgai à Munich
Mori Ôgai séjourna à Munich du 8 mars 1886 au 15 avril 1887, comme en témoigne le journal qu'il tint sur ses quatre années en Allemagne (Doitsu Nikki) et qui fut publié de manière posthume en 1937. Ce journal relate notamment les circonstances de l'internement et de la mort du roi Louis II, dont l'écrivain dût prendre connaissance tant par la presse locale que par les conversations qu'il en entendit. Mori Ôgai connaissait également bien les lieux du drame car il se rendit 7 fois au lac de Starnberg pendant son séjour munichois et séjourna au moins à deux reprises à Léoni, une localité située dans l'immédiate proximité du château royal de Berg.
La mort du roi dans le journal intime de Mori Ôgai
Ogai donne une description et une reconstitution des circonstances de la mort du roi, probablement basée sur des reportages, dans Doitsu Nikki :
Nuit. Nous nous sommes rendus avec Kato et Iwasa dans une taverne sur Maximilianstrasse, avons eu quelques verres de vin, je me suis bien amusé et je suis rentré. Le lendemain, nous avons appris que le roi s'était noyé dans le Wurmsee pendant la nuit. Le roi était Louis II. Il souffrait de psychose depuis longtemps. Il n'aimait pas le jour et préférait la nuit ; pendant la journée il faisait régner l'obscurité dans ses appartements et mettre une lune et des étoiles au plafond ; il plaçait des plantes à fleurs autour de son lit et se couchait au milieu d'elles; quand la nuit venait, il se levait et allait se promener dans le jardin.
Récemment il a lancé de nombreux travaux publics et, parce que cela a vidé le Trésor national, on a annoncé sa maladie et il a été contraint de quitter son trône. Dans la nuit du 12 de ce mois, le roi a déménagé, avec le neurologue von Gudden, du château de Hohenschwangau au château de Berg près du Starnbergersee, également appelé Wurmsee. Dans la nuit du 13, le roi, est allé se promener avec Gudden au bord du lac mais n'est pas revenu. Pendant ce temps, les corps du roi et de Gudden ont été retrouvés dans le lac. Peut-être que le roi s'est jeté dans le lac et Gudden, voulant essayer de le sauver, est entré dans l'eau et a fini par mourir avec lui. Ceux qui ont examiné les corps disent que Gudden voulait probablement sauver le roi et est allé dans l'eau et a saisi le col du roi. Les mains et les doigts de Gudden ont été blessés et ses ongles déchirés. Peut-être, que le roi, étant fort et puissant, a laissé son manteau entre les mains du médecin, et s'est avancé dans les eaux profondes. Gudden l'a probablement suivi, rattrapé et a encore tenté d'empêcher le roi de mourir dans le lac. Sur le visage de Gudden se trouvaient des marques des ongles du roi ; c'était très pitoyable.
Avant que le roi ne tombe malade, il combinait le génie d'un poète avec la vertu d'un souverain; même son apparence dépassait celle des autres, et l'amour et le respect que lui portaient son peuple étaient profonds ; mais ne faut-il pas regretter qu'il ait rencontré une mort rare même dans l'histoire de l'ouest ?
Gudden n'était pas seulement docteur en psychiatrie, mais aussi un spécialiste expérimenté du système nerveux central : il avait à ce sujet écrit des livres très appréciés. Il aimait aussi la poésie. Sa ballade de la femme folle a été très largement saluée. Sa mort a également montré clairement combien il avait le sens du devoir et servira éternellement à honorer sa réputation de médecin.
Le journal indique encore en son entrée du 27 juin 1886 que Mori Ôgai s'est rendu ce jour-là au Starnbergersee avec ses deux compagnons Kato et Isawa, et qu'ils y rendirent hommage à la mémoire des deux disparus.
Le roi Louis II dans la nouvelle Utakata no Ki de Mori Ôgai
Mori Ôgai publia cette nouvelle en août 1890 dans le magazine Shigarami-soshi. Le titre de la nouvelle, qui peut se traduire par L'écume des vagues est emprunté à la phrase élégiaque qui la conclut : " La vie est impermanente comme l'écume des vagues". En voici le résumé (avec traduction de quelques extraits en italique):
En 1886, le jeune artiste-peintre Kose, récemment arrivé à Munich, fréquente l'Académie des Beaux-Arts, près de la Siegestor. En raison de son excellente réputation, l'Académie attire un public international. Après les cours, des étudiants de l'Académie et des intellectuels munichois se retrouvent volontiers au café Minerva, où travaille Marie, une serveuse de toute beauté, très courtisée, mais dont personne ne peut se vanter d'avoir obtenu les faveurs. Marie travaille également comme modèle à l'Académie, où elle refuse cependant de poser nue.
Un soir Kose raconte une anecdote à laquelle il fut mêlé quelques années auparavant dans un café munichois un jour de Carnaval : entrée dans le café pour y proposer ses bouquets, une petite pauvresse vendeuse de violettes avait vu son plateau renversé et ses bouquets salis et piétinés, et s'était ensuite fait mettre à la porte de l'établissement qui interdisait la mendicité ; ému par tant de détresse, Kose avait suivi la petite fille dans la rue et l'avait dédommagée de ses pertes. En entendant ce récit, Marie embrasse Kose sur son front, immense privilège dont tous les autres étudiants de l'Académie rêvaient et qui n'avait jusque là jamais été accordé.
Kose reverra Marie qui s'est reconnue dans la petite marchande de violettes. Un peu plus tard, la serveuse invite l'artiste à l'accompagner en excursion au lac de Starnberg, où elle lui raconta avoir vécu. Ils s'y rendirent le 13 juin 1886. En route, elle lui raconte son histoire.
Marie avait connu une enfance pour un temps fortunée : elle était la fille d'un peintre célèbre, un certain Steinbach, un artiste apprécié du roi au point d'être invité aux réceptions données dans son jardin d'hiver à la Résidence. Un soir le roi Louis II se sentit très attiré par la beauté de la mère de Marie qui accompagnait son mari à l'une de ces réceptions. Il lui fit des avances, mais la femme résista. Le peintre s'interposa pour défendre l'honneur de sa femme et la libérer de l'étreinte du roi. Il frappa son souverain. On peut imaginer la disgrâce qui suivit cette déplorable scène. Le peintre tomba malade et mourut, laissant femme et enfant sans le sou.
Tombées dans la pauvreté, Marie et sa mère durent déménager et la gamine fut contrainte à la mendicité et à vendre des bouquets de violettes. La mère de Marie mourut à son tour et Marie fut recueillie par un tailleur charitable qui vivait dans le même immeuble. Marie, qui ressemblait beaucoup à sa mère, devint une très jolie jeune fille. Un jour le tailleur lui donna une belle robe en la regardant curieusement et la confia à un monsieur d'une quarantaine d'années qui l'emmena en excursion au lac de Starnberg. Là ils prirent un steamer, le Bavaria, qui les emmena à l'autre bout du lac, à Seeshaupt, où le monsieur loua un canot sur lequel il emmena la petite Marie, qui, n'étant âgée que de 13 ans et très innocente, ne comprit pas tout de suite les intentions du rameur qui prit bientôt un air menaçant. La gamine sauta à l'eau et perdit connaissance. Quand elle revint à elle, elle apprit qu'elle avait été sauvée et recueillie par un couple de pauvres pêcheurs, les Hansl, qui la prirent en pitié et l'adoptèrent. Comme elle était trop frêle pour pouvoir ramer et pêcher, on la plaça comme femme de chambre dans la famille d'un riche Anglais qui vivait près de Léoni, non loin de la cabane des Hansl. La gouvernante de la maison la prit en affection et lui apprit à lire avec la fille de la maison. C'est ainsi que Marie put progressivement découvrir les grands auteurs allemands, — apprenant les poésies de Goethe et de Schiller par coeur, — ainsi que des ouvrages artistiques. Lorsque la famille anglaise quitta les bords du lac de Starnberg, Marie était devenue une jeune femme éduquée. Remarquée par un professeur de l'Académie, elle accepta de lui servir de modèle et finit par trouver un emploi de serveuse dans le café où elle avait retrouvé Kose, l'étranger qui avait un jour compensé la perte de ses bouquets de violettes...
Marie et Kose, arrivés au lac de Starnberg, voulurent aller dîner dans une auberge de Léoni, le Bayrischer Hof, situé près de l'endroit où habitaient les pêcheurs qui avaient recueilli la petite fille. Comme l'heure du dîner n'avait pas encore sonné, Marie proposa à Kose de faire une partie de canot sur le lac. Kose se mit à ramer en direction du château de Berg.
Le bateau frôla une roselière et fit bruisser les roseaux. Ils entendirent ensuite des pas sur la rive et un homme apparut entre les arbres. Il avait près de six pieds de haut, portait un pardessus noir et tenait un parapluie fermé à la main :
A sa gauche, un peu en arrière, venait un vieil homme dont la barbe et les cheveux étaient d'un blanc de neige. Le premier homme marchait tête baissée, aussi son visage était-il caché sous le large bord de son chapeau. Il sortit des frondaisons et se dirigea vers le lac. Il se tint là pendant un moment, ôta son chapeau et leva les yeux. Ses longs cheveux noirs étaient peignés en arrière exposant un large front. Bien que son visage fût d'un teint de cendre, une lumière perçante brillait de ses yeux enfoncés.
Marie était accroupie dans le bateau avec le manteau de Kose sur ses épaules quand elle vit l'homme sur la rive. Surprise, elle sursauta.
— C'est le roi ! cria-t-elle.
Le manteau tomba de ses épaules. Elle avait enlevé son chapeau, qu'elle avait laissé à l'auberge, et ses mèches fluides tombaient gracieusement sur le dos de sa robe d'été blanche.
C'était en effet le roi en promenade avec son médecin Gudden.
Le roi la regarda ravi, comme si elle était une merveilleuse apparition ; puis soudain, il cria ``Marie'', il jeta son parapluie et plongea vers eux à travers les bas-fonds. Marie cria elle aussi puis s'évanouit, s'effondrant avant que Kose ne puisse tendre la main pour la sauver. Le balancement du bateau lui fit perdre l'équilibre et elle tomba la tête la première dans l'eau.
Le roi, qui avait cru reconnaître la mère de Marie, la femme qu'il avait autrefois désirée, s'était précipité dans l'eau pour la rejoindre. Il meurt noyé ainsi que le Dr Gudden qui a essayé de le sauver. Kose avait pu saisir un pan de la robe de Marie et parvint à tirer la jeune femme inanimée hors de l'eau. Il rama ensuite vers la rive proche à proximité de la cabane des Hansl. Il appela au secours et une vieille femme ouvrit la petite fenêtre de la cabane et lui dit :
— Le dieu du lac a donc demandé un autre sacrifice. Mon mari a été appelé hier au château de Berg et il n'est pas encore de retour. Si tu veux que quelque chose soit fait pour elle, tu devras l'amener ici, dit-elle doucement. Elle s'apprêtait à fermer la fenêtre.
— C'est Marie! Votre Marie! Elle est tombée à l'eau! cria Kose.
Avant même qu'il ait fini sa phrase, la vieille femme, qui avait laissé la fenêtre ouverte, se précipitait vers la jetée. Elle pleura en aidant Kose à porter Marie dans la maison.
Dans l'unique pièce de la cabane, la vieille et Kose essayèrent en vain de ranimer Marie qui mourut quelques heures après sans avoir retrouvé connaissance.
Kose passa la nuit assis près du corps avec la vieille, déplorant ce monde impitoyable dans lequel les choses disparaissent pour ne jamais revenir, comme disparaît l'écume des vagues.
Le 15 juin, le corps du roi fut ramené à Munich. Toute la Bavière était en deuil et ne parlait que des circonstances de la mort du roi. Dans ces circonstances, les amis de Kose ne s'inquiétèrent pas de son absence. L'un d'entre eux, le peintre Julius Exter, finit cependant par passer à son atelier où il le trouva complètement abattu, effondré aux côtés d'un tableau d'une Lorelei à laquelle il avait donné les traits de la petite marchande de violettes.
Bibliographie succincte
- Dictionnaire mondial des littératures / Larousse ; sous la dir. de Pascal Mougin et Karen Haddad-Wotling, 2002.
- Mori Ogai, Deutschland Tagebuch, bei Heike Schöche (Herausgeber, Vorwort, Übersetzer), 1992.
- Mori Ōgais "Wellenschaum": eine japanische Erzählung aus dem München Ludwigs II, Ms. - München: Bayerischer Rundfunk, 1995. - 13 S.
- Mori Ogai, Wellenschaum, Utakata no ki, Erzählung aus d. München Ludwigs II., Übers. u. Nachw.: Wolfgang Schamoni, München 1976.
- Mori Ôgai, Utakata no ki, translated by Richard Browning, Monumenta Nipponica, Sophia University, 1974, Vol. 29, No. 3 (Autumn, 1974), pp. 247- 261.
- Rimer, Thomas, Mori Ôgai, New York, Twaine Publishers, 1975.
- Swann, Thomas, The Problem of Utakata no Ki, , Sophia University, 1974, Vol. 29, No. 3, pp. 263- 281.
- Wikipedia, à l'entrée Mori Ôgai.
Notes
- Il n'existe à notre connaissance pas de traduction française de Utakata no Ki, la nouvelle fut par contre traduite en allemand et en anglais dans les années 1970.
- Jeune médecin parlant couramment l'allemand et séjournant à Munich en 1886 où il fréquentait les milieux intellectuels et artistiques, Mori Ôgai ne pouvait ignorer les rumeurs qui couraient sur l'homosexualité du roi. Dans sa nouvelle, il en fait cependant un amateur de jolies femmes, fait qu'aucun biographe du roi n'a jamais attesté. Il existe bien des fictions qui mettent en scène des affections féminines du roi rendues impossible en raison de la distance sociale, mais généralement sans geste de tendresse aucun. Le texte de Mori Ôgai, dans lequel le roi se livre un moment à une tentative de libertinage, fait figure d'exception.