samedi 16 janvier 2021

Le voyage français du roi Maximilien II de Bavière en mai 1857 — Le reportage de l'Illustration.


    Les temps ne sont pas changés. Après le jeune roi de Portugal, la reine Victoria, le roi de Piémont, le prince de Prusse, l'archiduc d'Autriche, le grand-duc Constantin, nous voyons nos murs honorés de la présence de S. M. le roi de Bavière, dont le portrait authentique orne notre première page. Maximilien II, qui joint à son titre de roi celui de comte palatin du Rhin et de duc de Bavière, de Franconie et de Souabe, est né le 28 novembre 1811, et est par conséquent âgé de quarante-six ans.
    Sans connaitre au juste le but du voyage de S. M., sans savoir si l'agrément en est le seul mobile, ou s'il ne se rattache pas aux difficultés de la succession au trône de Grèce, on peut le considérer comme intéressant, si l'on se rappelle l'histoire des dernières années du royaume de Bavière. 
    C'est en 1848 que le roi actuel prit les rênes du gouvernement; il eut dès l'abord à lutter contre une insurrection qui éclata dans le Palatinat, et qui ne fut énergiquement étouffée qu'après une véritable campagne. A Dresde et aux congrès douaniers (1851, 1852), la Bavière s'efforça de réunir en un seul faisceau les Etats secondaires allemands, afin de les soustraire à l'influence absorbante de l'Autriche et de la Prusse. Le roi Maximilien, fort instruit et très-fin appréciateur des choses de l'intelligence, passe pour très-tolérant; la preuve, facile à en fournir, est que le chef de son cabinet est protestant, dans un pays fort catholique. 
    S. M. a été unie, le 12 octobre 1842, à la fille de Guillaume, prince de Prusse; il en a deux enfants.  Parmi ses frères compte le roi de Grèce Othon, le prince Luitpold, le prince Adalbert, que nous avons possédé dernièrement à Paris ; enfin le roi est parent très-proche de la maison d'Autriche, de la maison de Prusse et de la maison de Saxe.
    Quoique S. M. se trouve réellement en France depuis le 12, jour où elle a débarqué à Marseille, ce n'est que depuis le 15 qu'elle a quitté l'incognito en arrivant à Lyon. Une foule immense encombrait les abords de la gare et le chemin que l'auguste cortège a  parcouru pour se rendre à l'hôtel de l'Europe, où ses appartements avaient été préparés. SM s'est aussitôt fait présenter  officiellement les autorités principales de Lyon, dont la plupart ont été retenues au dîner royal. De l’hôtel, le roi s'est rendu au théâtre, sans suite, dans la loge du maréchal de Castellane.
    Le lendemain, à midi, S. M., en  grand uniforme de commandant de ses armées, avec de cordon de la Légion d'honneur, entouré de toute sa suite et des délégués de l'Empereur, a assisté à la revue de toutes les troupes composant l'armée de Lyon. assemblées depuis onze heures sur la place Bellecour. S.M. a passé devant chaque rang de cette belle armée, et a été vivement acclamée, Apres le défilé, dont nous donnons la représentation exacte, le roi et son cortège ont été visiter le grand camp de Sathonay et les principaux forts d'enceinte. 
    S.M. a quitté Lyon le dimanche au matin pour se rendre à Fontainebleau, où l'attendait un nombreux détachement de la garde impériale faisant la haie dans la station. Le roi à été reçu par le maréchal Magnan, le général Fleurs et M. de Bourgoing, préfet de Seine-et-Marne, etc., etc. Revêtu de l'uniforme d'officier général de l'arme de chevau-légers, il a été conduit au château dans une calèche découverte attelée à la Daumont, il a été reçu par l'Empereur au bas de l'escalier, et conduit auprès de l’impératrice qui l'attendait sur le perron, entourée de ses dames d honneur. On pense que S.M. Bavaroise restera cinq jours à Fontainebleau.   

Arrivée à Marseille / Revue des troupes à Lyon

Retour de Fontainebleau de leurs majestés impériales et
du roi de Bavière — Au débarcadère du chemin de fer de Lyon



Illumination de l'hôtel de ville de Paris pour la réception
du roi de Bavière le 28 mai 1857

Source des textes et gravures : L'Illustration, mai et juin 1857




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