Publié par Spohr à Leipzig |
Au moment de la publication de son roman Ein Königsmärchen (Un conte royal) en 1898, Marie de Wallersée, " ci-devant comtesse Larisch ", a divorcé et vient de se remarier en 1897 avec le ténor Otto Brucks, alors engagé à l'opéra de Munich.
Le roman, qui met en scène le roi Louis II, fut aussitôt interdit à la vente en Bavière. 12 ans se sont écoulés depuis la mort du roi et les sensibilités sont encore écorchées. Ein Königsmärchen fut publié à Leipzig.
Résumé des premiers chapitres
Le Conte royal raconte l'histoire poétique romancée du roi Louis II de Bavière et tente de donner une dimension mythique à sa mystérieuse vie solitaire et à sa mort tragique. La comtesse Larisch se disait bien informée sur le roi Louis, parce qu'elle faisait partie de sa famille. Enfant elle avait eu l'occasion de le côtoyer. Elle était la fille de Louis-Guillaume en Bavière, la nièce de l'impératrice d'Autriche, amie intime du roi, et de la princesse Sophie, qui fut pour quelques mois la fiancée du roi.
Le roi de ce conte n'est pas vraiment humain, il est en fait la réincarnation terrestre d'un jeune cygne qui, en provenance d'un astre lointain, la planète des Cygnes, avait désiré vivre un temps sur terre.
Dans le premier chapitre, le roi Louis II se trouve dans son observatoire privé, totalement absorbé dans la contemplation des astres. Après que son professeur d'astronomie l'a quitté, le roi s'endort et fait un rêve, dans lequel il comprend le langage des étoiles et entend la musique des sphères. Il aperçoit trois châteaux brillants au bord d'un lac d'émeraude, sur lesquels naviguent des cygnes chantants. À leur tête se trouve un jeune cygne mythique, un roi cygne, qui annonce son intention de descendre sur terre.
Un ange avertit en vain le jeune cygne que les rois sur terre doivent souffrir bien plus que les autres mortels et que la réincarnation entraîne l'oubli de l'existence précédente.
Le roi des cygnes ignore l'avertissement et l'ange est bien forcé de consentir à son voyage terrestre. Mais face aux épreuves qui l'attendent, il lui donne cependant un viatique : il lui promet qu'une noble jeune fille humaine se révélera à lui par le biais d'une merveilleuse chanson. L'ange le prévient cependant que sa vie sur terre sera limitée en temps : «Une limite est fixée pour votre vie sur terre, si tant est que vous souhaitez la vivre jusqu'à son terme, dit l'ange, mais si vous quittez la terre de votre plein gré, si vous sentez que vos pouvoirs sont mis en échec, alors vous reviendrez ici et serez à nouveau un cygne. "
L'action du deuxième chapitre se déroule dans les premières années du règne du roi Louis II. Le décor est celui du lac de Starnberg, non loin de Munich, a même où le roi trouvera la mort, quelque 20 ans plus tard. Le lecteur est initié aux intrigues fomentées par des personnes de la cour. Le baron von Betten, favori et aide de camp du roi, est en conversation avec un banquier nommé Anthony, et tous deux s'accordent à dire qu'il est grand temps que le roi se marie.
Le lecteur apprend que le parti des courtisans a l'intention de favoriser le mariage du roi avec la princesse Clarisse, la fille de l'ex reine Honesta, qui vit à Biarritz.
Mais voilà qu'une fille illégitime du banquier entre en scène, une certaine Wally von Sartory, une beauté passionnée au type méridional. Elle déclare à son père qu'elle aime le roi et qu'elle s'opposera de toutes ses forces au mariage projeté du roi, qu'elle compare au dieu-soleil Phoebus, avec une princesse. Elle sait qu'il adore l'art et elle se fera artiste pour trouver le chemin de son cœur. Wally von Sartory n'est pas un personnage historique, mais son personnage est comme un condensé des nombreuses jeunes chanteuses, actrices et artistes qui ont tenté de gagner l'amour du roi Louis II.
Au chapitre III, le roi est présenté dans la solitude idyllique de son château de Berg au bord du lac de Starnberg, dans les eaux duquel il perdra la vie. La comtesse Larisch décrit la beauté jeune roi avec un certain enthousiasme : " grand et droit comme un pin de la plus noble espèce, avec des yeux bleu foncé d'une beauté indescriptible et féerique, des cheveux bruns bouclés encadrant un front ouvert, et une bouche triste et douce sur un visage à la beauté classique."
Dans son château, le roi se trouve en pleine conversation avec Richard Wagner, qui dans le roman porte le nom de Reinhard Meister. L'entretien des deux hommes porte sur la tradition du chevalier au cygne, que le compositeur-poète met en scène dans son opéra Lohengrin. Le roi avoue qu'il est désespérément à la recherche d'une chanson, qu'un ange lui a chantée dans un rêve. Il lui faut cette chanson, et il sait qu'une femme la lui chantera un jour et qu'il la reconnaîtra immédiatement.
Le roi confie un secret au Maître : il ne s'est jamais intéressé à aucune femme, car il n'a jamais décelé aucune poésie dans aucune autre femme que sa mère. Wagner admet que les femmes poétiques sont très rares. Wagner, cependant, redonne confiance au roi en lui avouant qu'il a trouvé une telle femme, c'est la femme d'un de ses amis .... Nul doute qu'il s'agit de Cosima von Bulow, que Wagner épousera plus tard.
En soirée, le roi marche le long des chemins bordés de jasmins qui descendent jusqu'au lac, tout en écoutant les rossignols et avec l'espoir d'entendre la chanson dont il a rêvé à l'observatoire, sa chanson. Il traverse le lac à la rame jusqu'à la rive opposée et croit entendre le chant des cygnes. Mais il fait erreur. En approchant du rivage, il entend une voix humaine mélodieuse. Il en reconnaît tout aussitôt le texte. C'est sa chanson, un lied qui évoque une fleur merveilleuse, Die Wunderblume, une chanson qui affirme que la fleur merveilleuse est le plus pur amour.
" C'est ma chanson ! " s'écrie le roi, qui saute aussitôt du bateau et court à travers la pelouse jusqu'au château, où la silhouette délicate d'une femme apparaît à une fenêtre ouverte. La lune brille et la jeune femme reconnaît le roi.
Il la prie de descendre le rejoindre. La jeune femme obéit aussitôt et apparaît bientôt dans l'encadrement du porche d'une tour entourée de lierre. Quand le roi lui demande de se présenter, elle répond : " Je suis Elsa, la cousine de Votre Majesté ! " Elle n'est autre que la princesse Sophie de Bavière, la plus jeune sœur de feu l'impératrice Elisabeth d'Autriche, qui a vécu de manière si retirée avec ses parents que le roi ne l'avait jamais vue.
Quelques jours plus tard, le roi a pris sa décision : il se rend au château de Possenhofen et demande à son oncle la main de sa plus jeune fille, ce qu'on lui promet avec le plus grand empressement. La princesse Elsa devient ainsi la fiancée du roi et en est absolument enchantée car elle se sent profondément amoureuse de son royal cousin.
La comtesse Larisch décrit ensuite une rencontre entre le roi et sa fiancée dans un parc à proximité de Possenhofen. Les deux fiancés ont chacun composé des poèmes et se les lisent.
C'était sans compter avec la belle Wally yon Sartory qui va tout mettre en oeuvre pour arriver à ses fins. Cette même nuit, elle traverse le lac et observe secrètement le roi et la princesse dans le parc, elle entend la chanson, qu'elle mémorise aussitôt. La comtesse Larisch donne à ses lecteurs le texte et la musique de la merveilleuse chanson - mais elle ne mentionne ni poète ni compositeur, et dit seulement que la princesse Elsa l'a reçue d'une manière mystérieuse.
Les choses vont bien sûr se compliquer... La belle Wally met au point un plan machiavélique qui conduira à la rupture des fiançailles...
(À suivre. Prochainement : la chanson Die Wunderblume)
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Vient de paraître
La pupille du roi Louis II de Bavière
ISBN : 9782322230464 |
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