La famille Vecsera Baltazzi, durement frappée en 1889 par la mort de Mary Vecsera, avait déjà subi 7 ans plus tôt la perte d'un enfant, le jeune Ladislaus, mort à 16 ans dans l'incendie du théâtre du Ring, qui lui avait valu les condoléances impériales. Ces condoléances ne se répéteront pas lors du drame de Mayerling.
Ladislaus Baron von Vecsera. Parmi les innombrables victimes du terrible incendie du Ringtheater, il y avait aussi un des fils de la maison baronniale de Vecsera. Le jeune homme, qui a reçu son éducation au collège de Kalksburg et plus tard à Kalocsa, se destinait à une carrière militaire. Il poursuivait sa formation à l'institut du Major Friesz, où ses belles manières lui ont rapidement valu l'amour de ses professeurs et le respect et l'amitié de ses camarades de classe. Le soir fatidique, il s'est rendu au Ringtheater avec certains de ses camarades, d'où il ne devait plus revenir. Malgré les recherches les plus assidues, il n'a pas été possible de retrouver le corps du malheureux jeune homme qui, de même que ses amis, a connu une fin si précoce, si terrible, dans un lieu qui n'était autrement voué qu'au plaisir et à la joie.
Le baron Ladislas Vecsera était le fils du baron von Vecsera, ancien chargé d'affaires à l'ambassade impériale et royale à Saint-Pétersbourg, puis envoyé impérial et royal à Darmstadt, actuellement délégué autrichien à la Commission des finances égyptienne, et de la baronne Vecsera, née v. B a l t a z z i. Il était le neveu des célèbres sportsmen Aristide et Hector v. B a l t a z z i .
S'il devait y avoir une quelconque consolation pour les parents qui ont perdu un fils aimé et promnis à un brillant avenirr, alors le baron von Vecsera et sa femme la trouveront dans la sympathie générale que leur malheur a suscitée dans toutes les classes de la population viennoise et surtout dans la haute aristocratie et le monde du sport.
Leurs Majestés l'Empereur et l'Impératrice ont exprimé par télégraphe leurs plus sincères condoléances aux malheureux parents, immédiatement après l'annonce de la perte amère qu'ils ont subie.
Source : Neue illustrierte Zeitung du 18 décembre 1881 |
[DE] Wiener Salonblatt. 18. Dezember 1881
Ladislaus Freiherr von Vecsera. Unter den unzähligen Opfern, welche das entsetzliche Brand
unglück im Ringtheater forderte, befand sich auch der hoffnungsvolle, liebenswürdige Sprößling aus dem freiherrlichen Hause
von Vecsera. Der junge Mann, welcher seine Erziehung in
dem Convicte zu Kalksburg und später in dem zu Kalocsa erhielt,
kam, da er für die Militär-Carriere bestimmt war, hieher in das
Institut des Majors Friesz, wo er sich durch sein Auftreten bald
die Liebe seiner Lehrer, die Achtung und Freundschaft seiner Studiengenossen zu erwerben wußte. An dem verhängnißvollen Abende
besuchte er mit einigen seiner Collegen das Ringtheater, aus dem
er nicht mehr zurückkommen sollte. Trotz den eifrigsten Nachfor schungen war es nicht möglich, die Leiche des unglücklichen jungen
Mannes aufzufinden, der, vereint mit seinen Freunden, in den sonst
nur der Lust und der Freude gewidmeten Hause ein so frühes,
schreckliches Ende fand.
Baron Ladislaus Vecsera war der Sohn des Freiherr von Vecsera, ehemaligen Geschäftsträgers bei der k. k. Botschaft
zu St. Petersburg, späterem k. k. Gesandten zu Darmstadt, gegenwärtig österreichischem Delegirten bei der egyptischen Finanz-Commission und der Frau Baronin Vecsera, geb. v. B a l t a z z i,
demnach ein Neffe der bekannten Sportsmen Aristide und Hector
v. B a l t a z z i.
Wenn es überhaupt für Eltern, die einen geliebten, hoffnungsvollen Sohn verloren haben, einen Trost gibt, so können
Freiherr von Vecsera und dessen Gemalin einen solchen in der
allgemeinen Theilnahme finden, welche ihr Unglück bei allen Classen
der Wiener Bevölkerung und speciell in der hohen Aristokratie und
Sportswelt hervorrief.
Ihre Majestäten der Kaiser und die Kaiserin sprachen
den trostlosen Eltern, sofort nach Bekanntwerden des herben Verlustes, den sie erlitten, auf telegraphischem Wege das Allerhöchste
Beileid aus.
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Rodolphe. Les textes de Mayerling.
Les diverses versions du drame de Mayerling sont présentées dans le recueil Rodolphe. Les textes de Mayerling (BoD, 2020).
Suicide, meurtre ou complot ? Depuis plus de 130 années, le drame de Mayerling fascine et enflamme les imaginations, et a fait couler beaucoup d'encre. C'est un peu de cette encre que nous avons orpaillée ici dans les fleuves de la mémoire : des textes pour la plupart oubliés qui présentent différentes interprétations d'une tragédie sur laquelle, malgré les annonces répétées d'une vérité historique définitive, continue de planer le doute.
Comment s'est constituée la légende de Mayerling? Les points de vue et les arguments s'affrontent dans ces récits qui relèvent de différents genres littéraires : souvenirs de princesses appartenant au premier cercle impérial, dialogue politique, roman historique, roman d'espionnage, articles de presse, tous ces textes ont contribué à la constitution d'une des grandes énigmes de l'histoire.
Le recueil réunit des récits publiés entre 1889 et 1932 sur le drame de Mayerling, dont voici les dates et les auteurs :
1889 Les articles du Figaro
1899 Princesse Odescalchi
1900 Arthur Savaète
1902 Adolphe Aderer
1905 Henri de Weindel
1910 Jean de Bonnefon
1916 Augustin Marguillier
1917 Henry Ferrare
1921 Princesse Louise de Belgique
1922 Dr Augustin Cabanès
1930 Gabriel Bernard
1932 Princesse Nora Fugger
Le dernier récit, celui de la princesse Fugger, amie de la soeur de Mary Vetsera, est pour la première fois publié en traduction française. Il n'était jusqu'ici accessible qu'en allemand et en traduction anglaise.
Luc-Henri Roger, Rodolphe. Les textes de Mayerling, BoD, 2020. En version papier ou ebook.
Commande en ligne chez l'éditeur, sur des sites comme la Fnac, le Furet du nord, Decitre, Amazon, Hugendubel, etc. ou via votre libraire (ISBN 978-2-322-24137-8).
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