mercredi 22 février 2023

Archipel maltais —Le temple mégalithique gozitain de Ggantija et sa légende — 16 photos


La légende maltaise raconte que « Sunsana la Géante », aurait, depuis les falaises de Ta’ Cenc, transporté sur sa tête ces énormes blocs de pierre...
Le temple de Ggantija (un terme qui signifie la "tour des géants") date de 3600 -3000 ans avant J-C. Ce site colossal est composé de deux parties en forme de trèfle: 50 x 35 mètres de superfici3. La hauteur des pierres atteint près de 6 mètres avec un poids estimé à 50 tonnes pour la plus grande. Chaque trèfle contient des salles séparées par des murs de globigérine, la pierre tendre de Malte. Gravées sur les parois, de mystérieuses inscriptions n’ont pas encore livré leurs secrets.

La Géante, un poème de Ġorġ Pisani

Le poète maltais Ġorġ Pisani (1909-1999) a conté le sacrifice d'une jeune femme à l'époque légendaire où vivaient les géants qui auraient construit les temples de Gozo, la deuxième île de l'archipel maltais, qui se dit Ghaudex en maltais. 

LA GÉANTE

À la belle clarté de la lune —— aux heures douces des nuits sereines, — là-bas, dans le silence de Xaghra toujours verte, — rêve la Géante.

Elle rêve qu'elle voit — sortir de quelques huttes autour d'elle dressées — et s'avancer vers elle, deux à deux, lentement, — les visages bien-aimés.

Ils entrent : le temple, tout d'un coup — s'emplit de monde, de femmes, d'enfants et d'hommes ; ils sont pâles et dans chaque regard se lisent la peur et la détresse.

Une voix se fait entendre, épouvantable ! : pour arrêter la famine qui nous consume, les dieux demandent, sans délai, afin qu'ils nous pardonnent, qu'une jeune fille meure pour nous.

Une rumeur angoissée se lève, pleurs et soupirs et voix de la multitude — la crainte de la mort étreint le pauvre peuple par la faim épuisé depuis des mois.

Dans ce tumulte, cependant, — alors qu'épouvanté chacun se lamente, — une jeune file aux cheveux blonds, aux yeux bleus,  — pâle sort de la foule. 

Elle crie, la voix ferme: — « puisque pour notre salut mes bras sont inutiles, — j'offre aux dieux ma jeunesse et ma vie: — je mourrai pour Ghaudex, mon cher pays. » . 

Et l'autel aussitôt fume, — les hymnes de la Mort commencent, s'élevant dans l'espace, — les tambours pleurent le dernier coup avec douceur — le sang arrose la terre. 

Et Ghaudex le lendemain fut toute verte, nos campagnes regorgeaient de grains et de fruits ; chacun mangea et but, chacun se divertit dans l'allégresse, chaque coeur se réveilla joyeux.

Et c'est à quoi sous la lune, aux heures douces des nuits d'été, dans le silence de Xaghra* toujours verte, c'est à quoi rêve la Géante.

*Xaghra est le nom du village sur le territoire duquel sont érigés les temples mégalithiques.

Reportage photographique















Crédit photos © Luc-Henri Roger

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