Rousseau herborisant à Ermenonville
BOUQUET D'UN ENFANT A SA MERE.
Ce n'est point en offrant des fleurs
Que je veux peindre ma tendresse;
De leur parfum, de leurs couleurs,
En peu d'instans le charme cesse.
La rose naît en un moment,
En un moment elle est flétrie :
Mais ce que pour vous mon cœur sent
Ne finira qu'avec la vie.
Ce coeur par vos soins est formé ;
De vos vertus il est l'ouvrage ;
Pour répondre à tant de bonté,
Je voudrais vous en faire hommage ;
Mais comment donner en ce jour,
Un bien qui n'est plus en moi-même ?
Ce coeur qui vous aima toujours,
Est à vous depuis, qu'il vous aime.
Mes présents sont de simples voeux ;
Je n'ai point d'offrande plus chère.
Que le ciel daigne rendre heureux
Vos jours, ceux de mon tendre père !
Pour que le sort de vos enfants
Soit uni pour jamais aux vôtres,
Que le ciel prolonge vos ans,
Ou bien qu'il abrège les nôtres.
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