La dernière Cène |
Laissez venir à moi les petits enfants |
Hamlet (Allan Clayton) |
Le livret est dû à Matthew Jocelyn, qui l'a composé en collaboration avec le compositeur d'après la tragédie du début du 17e siècle Hamlet, Prince of Denmark de William Shakespeare. Si le contenu est étroitement lié à l'original en cinq actes, de nombreuses modifications structurelles et dramaturgiques ont été apportées. Il est divisé en deux actes et un total de douze scènes, le premier acte étant presque deux fois plus long que le second. Jocelyn a eu recours à des textes issus des trois versions originales disponibles de la tragédie (1603, 1604/05 et 1623) et a conservé la langue originale de Shakespeare. Il a essentiellement réduit l'intrigue à la vengeance d'Hamlet et à son union avec Ophélie. Dean et Jocelyn s'étaient rapidement rendu compte qu'ils ne pourraient conserver que 15 à 20 % du texte original et opté pour une réduction du drame à 12 scènes clés. Le librettiste a en outre réarrangé les paroles à certains endroits et les a parfois attribuées à d'autres personnages ou au chœur. Le premier exemple touche les premiers mots du monologue de Hamlet, "To be or not to be " dont il retranche les deux premiers mots dès la scène d'ouverture. Hamlet comme hébété balbutie de manière répétée "... or not to be " alors qu'il se lamente sur la tombe de son père. Ces quatre syllabes résonnent comme un glas funèbre et nous invitent à nous poser des questions sur notre propre existence. Et ce n'est que bien plus tard, lors de la scène du théâtre, qu'on entendra la phrase complète, mais prononcée par le premier acteur. Comme dans la pièce de Shakespeare le livret se termine avec la phrase lapidaire " The rest is silence ". D'autres phrases clés, comme "Something's rotten in the state of Denmark" et " The readiness is all ", sont également reprises par le livret.
La mise en abyme — Le théâtre dans le théâtre — Rod Gilfry en roi Claudius |
John Tomlison et Allan Clayton |
" Dean travaille avec un corps sonore très étendu. Le son s'écoule de la fosse d'orchestre vers la salle. En outre, deux groupes de satellites sont placés à gauche et à droite de la fosse d'orchestre, ce qui crée un effet stéréo. Ces groupes ne sont pas visibles, mais ils sont audibles. Ils se composent chacun d'un clarinettiste, d'un trompettiste et d'un percussionniste, avec également l'utilisation de pierres. Ces pierres sont un moyen d'expression très puissant et produisent des effets sonores particuliers. Il s'agit de simples pierres que l'on trouve dans une rivière ou un jardin. Ces pierres sont frappées ensemble, ce qui produit un son qui semble venir d'outre-tombe. [...] Il y a un troisième niveau sonore qui est vraiment très mystique. les sons réels préenregistrés de la clarinette, de la harpe, du violoncelle et du tam-tam, qui sont transformés en sons électroniques. En outre, le chœur, enregistré et joué ensuite de manière électroniquement modifiée, est ensuite réenregistré. Ces sons, combinés aux sons réels, qui apparaissent comme des " sons d'ambiance " de l'orchestre et du chœur, sont souvent utilisés lors d'événements mystiques. [...] En outre, certains chanteurs doivent non seulement chanter depuis la scène, mais aussi depuis l'arrière de la scène ou dans la salle de spectacle. Il en résulte des paysages sonores qui sont extrêmement inhabituels pour des oreilles formées à la musique classique. [...] La musique n'est jamais une fin en soi, tout travaille à l'épanouissement d'une grande idée. C'est du vrai théâtre musical qu'a conçu le compositeur . "
Alors que Brett Dean était encore en phase de composition, le Festival de Glyndebourne avait proposé le rôle d'Hamlet au ténor anglais Allan Clayton. Brett Dean avait pu l'entendre chanter au Komischer Oper de Berlin et connaissait bien sa voix. Il lui demanda de lire des soliloques et a ainsi pu tailler sa partition sur mesure pour ce rôle terriblement exigeant : la présence en scène d'Hamlet est quasi constante, dix scènes sur les douze que comporte l'opéra. Créateur du rôle, Clayton l'a ensuite repris l'an dernier à New York. Il l'interprète à Munich pour la troisième fois en six ans. Le jeu de scène de Clayton suscite la plus grande admiration : il rend avec une grande authenticité le personnage de ce fils de roi qui pour venger son père doit se transformer en acteur et simuler la folie, et dont on ne saura pas si dans son désespoir, dans sa solitude, il ne devient pas réellement fou et ne se détruit pas lui-même alors qu'il entraîne tant d'autres personnages dans la mort. L'expressivité nuancée du chant est bouleversante, Clayton rend avec un immense talent les noirceurs, les déchirures et la folie de son personnage et nous fait pénétrer au fin fond de l'univers terrible et halluciné de Hamlet.
Caroline Wettergreen (Ophélie) et Sophie Koch (Gertrude) |
L'Ophélie de Caroline Wettergreen est tout aussi bouleversante. Son grand air de la folie au début de la seconde partie est d'anthologie, avec des aigus foudroyants. Le doyen de la production (76 ans), la basse wagnérienne britannique John Tomlison, interprète tant son fantôme que son fossoyeur avec une présence en scène qui crève les planches. C'est lui à qui revient l'honneur de prononcer le " To be or not to be" en premier acteur de la pièce de théâtre que viennent jouer les comédiens à la cour de Claudius. Sophie Koch chante avec finesse et retenue une reine Gertrude qui ne semble pas au courant des noirceurs de son second mari ou qui tout au moins préfère les ignorer. Rod Gilfry rend bien la vanité et la fatuité de Claudius, le roi criminel, de son baryton un peu terne le soir de la première. Charles Workman donne un grand relief au personnage de Polonius avec son Heldentenor éclatant. Sean Panikkar chante un Laertes impressionnant, une des plus belles interprétations de la soirée. L'humour est au rendez-vous avec les deux contre-ténors Patrick Terry et Christopher Lowrey qui robotisent à merveille l'obséquiosité rampante et vénéneuse de Rosencranz et Guildenstern, avec un chant qui apporte à l'opéra une touche élisabéthaine.
La caractérisation musicale prononcée des personnages rencontre parfaitement les choix du librettiste. Même si la réception de l'oeuvre est au départ un peu ardue en raison de la nouveauté du propos musical, on est très vite séduit par la richesse inventive et la profondeur de l'opéra de Brett Dean, qui pourrait bien rentrer dans les annales comme un chef d'oeuvre de la musique du 21ème siècle.
Le compositeur Brett Dean aux salutations |
Il en est resté des dessins et des caricatures, dont ce magnifique dessin, en collection privée, qui est aussi intéressant pour le rendu de la veste d'intérieur portée par Richard Wagner.
Reproduction interdite @ collection privée Présenté ici avec l'aimable autorisation du collectionneur. |
Nouvelles Sphères au Festival d'été munichois 2023
C'est une première de ballet mixte qui a ouvert le Festival d'opéra de Munich 2023. Avec Sphären.01 (Sphères), le directeur du Bayerisches Staatsballett Laurent Hilaire a programmé pour trois soirées au Prinzregententheater une nouvelle série mettant en valeur le travail d'un chorégraphe renommé à qui fut confiée la tâche d'inviter trois jeunes chorégraphes dont il apprécie le travail : ainsi cette année Marco Goecke a-t-il convié Fran Diaz, Nicolas Paul et Marion Motin.
L'objectif de ce nouveau concept est de mettre en évidence des liens au sein d'une " sphère " chorégraphique et de découvrir ainsi les éléments possibles d'un langage de la danse du futur. Outre les deux créations, The Habit de Fran Diaz et L'Éternité immobile de Nicolas Paul, on a pu voir cet été la reprise de deux œuvres existantes, qui ont ouvert et clôturé la soirée. All Long dem Day de Marco Goecke et la première partie du Grand Sot de Marion Moin, dansée sur le Boléro de Maurice Ravel.
Les Sphères de la saison prochaine sont déjà annoncées : l'édition de l'été 2024 sera organisée par Angelin Preljocaj.
MARCO GOECKE : "ALL LONG DEM DAY" (TOUT LE LONG DE LA JOURNÉE)
NICOLAS PAUL : "L'ÉTERNITÉ IMMOBILE"
" Le temps est l'image mobile de l'éternité immobile ". L'aphorisme inspiré du Timée de Platon se retrouve dans la création du Français Nicolas Paul qui se penche sur la perception du temps. Pour le chorégraphe, de même qu'un tableau a besoin d'une toile, l'action dansée dépend de l'écoulement du temps. L'expérience et la perception du temps sont toutefois subjectives et s'opposent souvent à la compréhension physique et théorique du temps. Partant de cette opposition, Nicolas Paul crée des tableaux dansés dans lesquels s'exprime la tension entre l'éternité et l'instant.
Au départ de L'Éternité immobile, les huit danseurs sont immobiles et silencieux devant un grand écran blanc qui occupe le fond de scène. Une danseuse, Elvina Ibraimova exécute bientôt un mouvement que l'on retrouvera repris à plusieurs reprises par d'autres danseurs. Son ombre portée est démultipliée sur l'écran, premier modèle de mouvement visible. Puis de même les ombres des sept autres danseurs qui se sont mis en mouvement se voient elles aussi multipliées sur l'écran, d'abord en facteur cinq. Mais bientôt on s'aperçoit que la réalité n'est pas si simple. Certaines ombres se mettent à devenir autonomes et on comprend bientôt que le jeu des ombres portées rencontre un théâtre d'ombres chinois produit par des danseurs et danseuses se produisant de l'autre côté de l'écran. Il y a un ici et un au-delà situé derrière l'écran. Parfois un passage se crée parce qu'une ombre de l'ici est produite par un mouvement que reproduit en inversion un danseur ou une danseuse de l'au-delà de l'écran. Les mouvements sont lents, comme contemplatifs, ils sont dansés sur The Hidden Face. une composition de John Tavener pour contre-ténor, hautbois et cordes. Le spectacle de danse et des jeux d'ombres se termine de manière ouroborique : les sept danseurs et danseuses s'écartent lentement et la danseuse exécute de l'autre côté de la toile son mouvement dans le silence.
Le chorégraphe se fait philosophe. Il pose diverses questions sur le temps, qui est un terme aux multiples acceptions et qui ne se peut définir que dans un contexte. Le temps est-il une variable théorique ? Est-il une distorsion cognitive ? Une illusion ? Dans une salle de spectacle, plusieurs temporalités se rencontrent : celle des danseurs qui est différente de celle ses spectateurs, des temporalités qui sont définies par les codes propres au spectacle.
La danse a une relation très particulière avec notre expérience sensorielle du temps. La perception du spectacle permet-elle parfois de traverser le temps et d'arriver un instant à la contemplation de l'éternité immobile ?
La nostalgie d'un soutien en temps de crise — c'est autour de ce thème que tourne la chorégraphie de Fran Diaz, que l'Espagnol vivant en Allemagne, ancien danseur de Goecke, développe avec huit danseuses et danseurs. Le titre The Habit est à la fois une allusion à la force de l'habitude et à un habit de prêtre. Les questions générales de foi jouent également un rôle central dans cette œuvre. Les différentes séquences développent une ambiance surréaliste, presque psychédélique, qui plonge le public dans une sorte de rêve fiévreux.
MARION MOTIN : "LE GRAND SOT"
La Française Marion Motin a été formée à la danse classique et contemporaine et a également intégré le hip-hop dans son langage chorégraphique. Ses premiers projets ont été réalisés pour Madonna, le rappeur Stromae, le créateur de mode Jean-Paul Gaultier ou le ballet de l'Opéra de Paris. En 2020, elle a créé Le Grand Sot lors d'un lockdown Corona sur un stand en Normandie. On a pu en voir la scène initiale du Boléro de Maurice Ravel, une fascinante chorégraphie de groupe pour 16 danseurs, dont la transe et la frénésie pourraient se prolonger à l'infini, n'étaient les limites des capacités humaines des danseuses et danseurs que l'intensité de la chorégraphie semble mener au bord de l'épuisement.
Sur scène, un groupe de sportifs — une sorte de microsociété autonome — se bat avec l'esprit d'équipe, l'ambition personnelle et l'échec, l'ambition, le dépassement de soi et l'échec sous le prétexte d'une compétition qui mène inéluctablement au naufrage, un thriller chorégraphique inspiré par la gestuelle des sports nautiques. L'humour et une ironie aussi amusante que mordante sont au rendez-vous de la chorégraphie qui met en scène des danseurs et danseuses divisés en en deux groupes qui se font face de part et d'autre de la scène. Ils sont habillés de vêtements de sport aux couleurs flashy et portent tous des lunettes de sport noires. Le spectacle commence avec le plus beau jeu de fesses de l'histoire de la danse. Une danseuse au dos nu et d'une musculature parfaite, les bras tendus, présente une paire de fesses magnifiques qui se mettent à exécuter des mouvements alternés de gauche à droite comme si elles étaient indépendantes du reste du corps dont aucun muscle ne bouge ne fût-ce que d'un fifrelin. Hallucinant et hilarant. Elle est ensuite rejointe par les autres danseurs qui répètent le mouvement mais sans qu'aucun ne parvienne à la perfection magistrale de la première danseuse. Ce sont bientôt seize culs qui se balancent sous les yeux d'un public au comble de l'amusement.
Marion Motin s'écarte résolument des codes traditionnels de la danse, une attitude qu'elle avait déjà exprimée dans une note qu'elle avait écrite pour le programme de la première série de représentations du Grand Sot en France :
" Savoir écouter un groupe, savoir s'écouter soi-même et savoir écouter l'environnement. C'est un thème récurrent dans mes spectacles, car la vie me semble être une question d'équilibre. L'évidence de la nature et la complexité de l'être humain sont mes principales sources d'inspiration. La mer, l'eau posent le cadre de la pièce, comme un élément devant lequel nous devons rester humbles et qui peut se retourner contre nous à tout moment. J'ai choisi des danseurs aux personnalités très marquées. Ils sont prêts à s'unir, mais aussi à se déchirer. Dans Le Grand Sot, nous choisissons de danser. Danser pour ressentir, danser, pour transmettre, danser pour éliminer, danser pour transcender. Alors, dansons !"
Les troupes du Ballet de l'État de Bavière et du Ballet junior de Bavière ont fait passer au public une soirée absolument fabuleuse et furent saluées par des applaudissements et une ovation délirantes.
Distribution
Henri Heine |
[DE] Über das Projekt
Das NS-Dokumentationszentrum München zeigt im Juli (7 bis 16) gemeinsam mit ausArten – Perspektivwechsel durch Kunst ToleranzRäume, eine temporäre Ausstellung im öffentlichen Raum von Toleranz-Tunnel e.V. Die Präsentation auf dem Max-Joseph-Platz, im Zentrum der Münchner Innenstadt, möchte alle Besucher*innen unabhängig von Alter und Herkunft anregen, über Fragen wie „Was ist Toleranz?“, „Wie begegne ich meinem Gegenüber mit Respekt?“, „Wie können wir Konflikte gewaltfrei aushandeln?“ aber auch „Wo liegen die Grenzen der Toleranz?“ nachzudenken. Ergänzt wird das von der Bundezentrale für politische Bildung geförderte Projekt durch ein breit gefächertes Begleitprogramm, das in Kooperation mit ausARTen organisiert und durchgeführt wird.
Mittelpunkt der Präsentation sind farbenfrohe Ausstellungscontainer, die im Herzen deutscher Städte platziert werden. Im April 2023 hatte die Ausstellung ihre Premiere in Detmold, dem Sitz des Vereins Toleranz-Tunnel. Danach ging ToleranzRäume auf Deutschland-Tournee und macht im Juli 2023 für zehn Tage Station in München. Ziel ist es, Besucher*innen neue Perspektiven auf das Thema Toleranz zu eröffnen, aber auch ganz konkret für die Lebenswelten anderer Menschen zu sensibilisieren.
Toleranz wird in der Ausstellung als Verhandlungssache betrachtet. Nicht alle müssen oder können alles tolerieren. Deshalb werden auch die Grenzen der Toleranz beleuchtet: Was kann und will unsere Gesellschaft aushalten? Und was kann und will ich selbst aushalten? Unterschiedliche Meinungen muss eine demokratische Gesellschaft aushalten können – Angriffe auf Menschenrechte nicht. Das Erkennen und Wahren von Grenzen ist eine wichtige Grundlage guten gemeinschaftlichen Zusammenlebens.
ToleranzRäume möchte Anregungen geben, wie sich die Besucher*innen selbst im Kleinen und Großen für mehr Respekt und gesellschaftliche Toleranz einsetzen können. Das Begleitprogramm mit Gesprächsrunden, Lesungen, Rap- und Poetry-Workshops wird sowohl vor Ort auf dem Max-Joseph-Platz als auch im NS-Dokumentationszentrum München und bei ausArten stattfinden.
[FR] À propos du projet
Le Centre de documentation sur le nazisme de Munich présente en juillet, en collaboration avec ausArten - changement de perspective par l'art, ToleranzRäume (Espaces de Tolérance), une exposition temporaire dans l'espace public de Toleranz-Tunnel e.V (l'association Tunnel pour la tolérance). La présentation sur la Max-Joseph-Platz, au centre de Munich, souhaite inciter tous les visiteurs et visiteuses, indépendamment de leur âge et de leur origine, à réfléchir à des questions telles que "Qu'est-ce que la tolérance ?", "Comment rencontrer mon prochain avec respect ?", "Comment négocier les conflits sans violence ?" mais aussi "Où sont les limites de la tolérance ?". Le projet, soutenu par le Centre fédéral pour l'éducation politique, est complété par un programme d'accompagnement très diversifié, organisé et réalisé en coopération avec ausARTen.
La présentation est centrée sur des conteneurs d'exposition colorés, placés au cœur des villes allemandes. En avril 2023, l'exposition a fait sa première apparition à Detmold, le siège de l'association Toleranz-Tunnel. Ensuite, ToleranzRäume a fait une tournée en Allemagne et s'arrêtera à Munich en juillet 2023 pour dix jours, du 7 au 16 juillet. L'objectif est d'ouvrir aux visiteurs et visiteuses de nouvelles perspectives sur le thème de la tolérance, mais aussi de les sensibiliser très concrètement au monde dans lequel vivent d'autres êtres humains.
Cette exposition considère que la tolérance est affaire de négociation. Tout le monde ne doit pas ou ne peut pas tout tolérer. C'est pourquoi les limites de la tolérance sont également mises en lumière : Qu'est-ce que notre société peut et veut tolérer ? Et qu'est-ce que je peux et veux moi-même supporter ? Une société démocratique doit pouvoir supporter des opinions différentes, mais pas des atteintes aux droits de l'homme. La reconnaissance et le respect des limites sont une base importante d'une bonne cohabitation communautaire.
Les Espaces de Tolérance veulent donner des idées pour que les visiteuses et visiteurs puissent s'engager eux-mêmes, à petite ou à grande échelle, pour plus de respect et de tolérance sociale. Le programme d'accompagnement, avec des tables rondes, des lectures, des ateliers de rap et de poésie, se déroulera aussi bien sur place, sur la Max-Joseph-Platz, qu'au Centre de documentation sur le nazisme de Munich et chez ausArten.
Infos* Pietro Pagello, né le 15 juin 1807 à Castelfranco Veneto et mort le 24 février 1898 à Belluno, est un médecin italien resté célèbre parce qu'il fut l'amant de George Sand.
** Bac a alors 19 ans.
" La perception de l'oeuvre s'est fortement modifiée depuis sa création munichoise de 1998. On reproche aujourd'hui à La Bayadère de véhiculer un tableau stéréotypé de l'Inde et de ses pratiques religieuses et culturelles. Aujourd'hui on a pris conscience de problèmes en ce qui concerne des modes de représentation qui n'avaient été autrefois que peu remis en question sur les scènes de théâtre, d'opéra et de ballet. Une réflexion intensive a été menée ces dernières années sur les schémas d'interprétation colonialistes et les modes de représentation orientalisants. Ainsi, dans l'Inde ancienne, il n'y avait pas de danseuses de temple ou de bayadères, mais les femmes exerçaient l'activité de devadasi (littéralement de " servantes de la divinité "). Elles étaient impliquées dans des pratiques rituelles et leur tâche était tout sauf d'exécuter des danses décoratives. C'étaient des femmes consacrées au temple dès leur plus jeune âge, considérées comme des épouses de la divinité, surnommées « femmes à jamais favorables » (leur mari, le dieu, ne pouvant mourir de leur vivant) qui jouissaient de libertés sexuelles auxquelles les femmes mariées à un « mortel » n'avaient pas accès : leur statut est celui, avant tout, d'être artistes cultivées (lettrées, danseuses, chanteuses, peintres, etc.). Elles ont suscité des fantasmes occidentaux qui se sont également exprimés dans le domaine de l'art, mais qui n'avaient pas grand-chose à voir avec la réalité vécue.À partir du 17e siècle, les missionnaires et les représentants des puissances coloniales ont exercé une influence croissante et ont condamné le mode de vie des devadasis, car il ne correspondait pas à leur modèle de rôle de la femme de l'époque. Les élites indiennes formées à l'occidentale ont adopté cette perspective et ont également commencé à rejeter leurs propres pratiques culturelles. Elles les considéraient comme arriérées, en particulier dans le contexte du mouvement d'indépendance de l'Inde. Avec le soutien de telles forces influentes dans la société et la politique, il a été possible de faire passer le Madras Devadasis Act en 1947. Cette loi interdit aux femmes de servir dans les temples sous peine de sanctions.Ce bref aperçu de l'enchevêtrement des références culturelles, des projections et des contre-projections montre à quel point la situation est complexe en ce qui concerne les échanges entre les cultures, les religions et les nations. D'une part, La Bayadère représente un jalon dans l'histoire du ballet, d'autre part, l'œuvre soulève toute une série de questions. Dans ce contexte, une étude approfondie de l'héritage historique et des différents motifs intégrés dans l'œuvre permet de mieux comprendre les facteurs d'influence déterminants. La question de savoir quelles sont les "bonnes" références historiques, comment les interpréter et quel est leur capital pour l'avenir fait encore aujourd'hui l'objet d'intenses débats. Dans l'histoire de la réception de La Bayadère, on trouve un écho extrêmement varié de ces débats. En tant qu'œuvre d'art ambiguë permettant de nombreuses approches, une œuvre comme La Bayadère ne peut pas seulement inciter à se pencher sur l'histoire du ballet classique, qui est étroitement liée aux évolutions sociales, politiques et économiques en dehors du monde du ballet. Elle pose également la question de savoir comment les phénomènes interculturels doivent et peuvent être intégrés dans une création théâtrale. "
" C'était très difficile, explique le chorégraphe, car il y avait très peu de matériel pour le quatrième acte, il n'y avait même pas de musique. La pianiste Maria Babanina s'est rendue dans les archives du Mariinsky pour trouver de la musique. C'était une expérience merveilleuse d'essayer de reconstruire cet acte et de comprendre à quoi cela aurait pu ressembler à l'époque. "
" C'était mon idée, ajoute-t-il. Ces trois personnages, qui s'entre-déchirent de leur vivant, se retrouvent dans un univers mal défini où ils restent à jamais parallèles. Ils ne se rejoignent jamais vraiment, mais en même temps, il y a un lien entre eux. "
Maria Taglioni (1804-84) in La Sylphide, Souvenir d'Adieu (6 lithographies d'Alfred-Édouard Chalon, 1845) Nous poursuivons notre e...