Tombeau de Henri Heine au cimetière de Montmartre
Dessin d'Elsa Pfister
Une information rapportée par plusieurs journaux français (comme Le Gaulois, la Souveraineté, le Pays) : en septembre 1887, l'archiduchesse Stéphanie, née princesse de Belgique, alla fleurir la tombe du poète Henri Heine à Paris au nom de l'impératrice Elisabeth.
La plupart des journaux reproduirent un même texte et une même erreur, situant la tombe de Henri Heine au Père-Lachaise, alors qu'elle se trouve au cimetière de Montmartre. D'autres journaux, comme le Rappel, la Justice ou la Liberté, rapportent l'information sans commettre cette erreur grossière.
" Pendant son passage à Paris, l'archiduchesse Stéphanie s'est rendue au Père-Lachaise, où elle a déposé sur la tombe de Henri Heine une couronne portant cette inscription: L'impératrice d'Autriche à son poète favori.
L'impératrice a un culte pour le poète de l' Intermezzo. Elle lit quotidiennement ses glorieux poèmes. Dans son enthousiasme, elle fut désireuse de connaître les plus proches parents du poète défunt. Elle alla visiter, à Hambourg, la sœur cadette de Heine, la baronne Embden, qui est la mère de la princesse de La Rocca, et la grand'mère du duc de Perdifumo.
L'Impératrice offrit à la baronne Embden un médaillon entouré de diamants à son chiffre, et à son fils une épingle portant le chiffre impérial en diamants. La souveraine, avant de quitter la baronne Embden, lui promit que la première personne de la famille qui passerait à Paris irait déposer une couronne sur la tombe de Heine. [suite à la demande de la baronne semble-t-il, ndlr.]
Ce fut l'archiduchesse Stéphanie qui exécuta la promesse de l'Impératrice, et qui vint offrir le souvenir de la souveraine à la cendre du grand poète. "
in Le Pays du 12 septembre 1887.
Il est spécifié, paraît-il, dans un codicille du testament de l'impératrice Elisabeth d'Autriche, que tous les ans, en souvenir du culte porté au poète par l'infortunée souveraine, des roses pareront la tombe de Heine, le jour des Morts.
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Henri Heine fut inhumé à Montmartre en 1856. Remarquons que le monument surplombant la tombe ne fut érigé qu'en 1901. Le tombeau fut alors décoré par un buste en marbre du sculpteur danois Louis Hasselriis et du poème Où ?
Le dernier repos de celui que le voyageA fatigué, où sera-t-il ?Sous les palmiers du sud ?Sous les tilleuls du Rhin ?Serai-je, quelque part dans le désert,Enfoui par des mains étrangères ?Ou reposerai-je sur les bordsD’une mer, dans le sable ?Quoi qu’il en soit ! le ciel de Dieum’entourera, là-bas comme iciEt en guise de veilleuses flotterontLa nuit au-dessus de moi les étoiles.
Travail personnel de Martin Greslou |
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