mercredi 30 mars 2022

Achilleion — Futur nautique d'Adolfo Wildt, histoire d'une sculpture

© Achilleion Palace Corfou
Monsieur Anastasios Diavatis, directeur du Musée de l'Achilleion à Corfou, a eu l'amabilité de nous communiquer le nom du sculpteur du petit marin qui nous accueille dans le jardin du palais de l'impératrice. La sculpture qui porte la mention Futur nautique sur son socle est due à une sculpteur italien, Adolfo Wildt. Voici la traduction française du commentaire que me communique M. Diavatis :

" Adolfo Wildt (1868-1931) Artiste italien. Adolfo Wildt était un sculpteur italien. Il est surtout connu pour ses sculptures en marbre, qui allient simplicité et élégance, et a ouvert la voie à de nombreux sculpteurs modernistes.
Futur Marin est une sculpture en marbre blanc, avec la figure d'un petit enfant assis sur un bateau brisé qui étudie le globe terrestre. Le visage enfantin du garçon exprime deux visages en même temps, le sourire à l'idée de ce qu'il connaîtra lorsqu'il deviendra marin et qu'il rencontrera un monde nouveau et la tristesse que ses rêves ne se réalisent peut-être pas. "


Photo d'époque
En faisant une recherche sur internet, j'ai eu la chance de trouver l'article de Madame Paola Mola, une éminente spécialiste de la sculpture contemporaine et de l'oeuvre d'Adolfo Wildt, qui nous fournit de précieuses indications sur la sculpture du "petit marin" (marinaretto). Son article, intitulé Wildt e Brera, breve storia di un’utopia (Wildt et Brera, brève histoire d'une utopie, dont nous donnons ici la traduction libre du passage consacré à la sculture de l'Achilleion) parut en 1994 dans le n° 104 de la revue Arte lombarda. Madame Mola nous y apprend que le jeune Adolfo Wildt, qui se disait autodidacte, fut cependant inscrit à l'Académie des Beaux-Arts Brera à Milan au premier cours de sculpture de l'année académique 1885-86. Il n'avait alors que 17 ans. Il considéra par la suite cette expérience comme insignifiante, surtout en ce qui concerne l'enseignement des professeurs Butti et Barzaghi. Il ne s'y inscrivit d'ailleurs plus les années suivantes, même s'il revint sans cesse dans les salles de Brera pour y étudier les moulages en plâtre. Plus tard, Wildt " rejettera la production de ces toutes jeunes années avec des attributs impitoyables de "mauvais goût" et de "bibelots", lié qu'il était à ce climat de romantisme tardif contre lequel il devait commencer sa recherche autonome:" La seule sculpture qui nous soit restée de cette période est "le marbre Marinaretto, dont la grâce enfantine bien élevée a conquis la sensibilité d'Elisabeth, impératrice d'Autriche, et que l'on trouve encore aujourd'hui à Corfou, dans le jardin de l'Achilleion. L'œuvre date de cette seule année à l'académie et est influencée par le naturalisme quelque peu affecté mais expert de Barzaghi, qui était alors responsable de la salle des statues."
"De peu d'importance pour l'histoire de l'art, le Marinaretto est plutôt une sorte d'emblème du goût du XIXe siècle : l'épopée aristocratique du costume historique du romantisme intégral se transforme, à la fin du siècle, en un goût bourgeois plus humble pour les déguisements "pauvres", selon le vent du réalisme social et la fortune du réalisme.
    La bourgeoisie habillait ses enfants en petits marins, avec leurs chapeaux de malia et leurs pompons, et les posait, en train de lire, les jambes bien rentrées, à la proue d'un petit bateau absent : le portrait pouvait être en marbre, mais il était beaucoup plus facile à réaliser en photographie  avec la mer peinte sur le fond, le vrai filet et la pipe au coin de la bouche (ouvrant ainsi la voie à cette mode "marin" qui devint plus tard le symbole de statut le plus tenace pour les enfants du nouveau siècle. En plus de celle gravée sur la base, le Marinaretto de Wildt portait l'autre signature (aujourd'hui perdue) d'un anneau suspendu à la proue, sculpté dans le marbre."

Il marinaretto di Adolfo Wildt - Uno studio della Signora Paola Mola

" Quando, nel 1930, Wildt si trovò a rispondere a quella sorta di questionario-intervista che Giovanni Scheiwiller aveva predisposto per li artisti suoi contemporanei, alla domanda «Quali studi ha fatto?» rispondeva «Autodidatta», risolvendo in un sol verbo anche le successive domande «Frequentò l'accademia? Quali professori ebbe?»In verità a Brera Wildt era stato iscritto, diciassettenne, nell'anno accademico 1885-86 al primo corso di scultura, ma considerava l'esperienza insignificante, specie riguardo all'insegnamento dei professori Butti e Barzaghi. Non si iscrisse agli anni successivi, anche se nelle sale di Brera continuava a tornare per studiare i gessi del Dioniso del Partenone, del Laocoonte, dell'Ercole Famese, di Michelangelo, ma anche di rilievi romanici, candelabre e tombe gotiche, allora non ancora dispersi o stivati in cantina. Nei rari accenni autobiografici ' l’autore liquida la produzione di quei giovanilissimi anni con impietosi attributi di «cattivo gusto» e «chincaglieria», legata com'era proprio a quella temperie tardo-romantica di contro la quale avrebbe avviato, dal ‘95, la sua autonoma ricerca. Pure, fortunosamente, di questa preistoria resta il marmo del Marinaretto (fig. 1), che conquistò con la sua grazia di bambino ben educato la sensibilità di Elisabetta Imperatrice d'Austria e che ancor oggi si trova a Corfù, nel giardino dell'Achilleion. Il lavoro data proprio a quell'unico anno d'accademia e risente del naturalismo un po' affettato ma di perito mestiere, cui conduceva l'insegnamento del Barzaghi, allora incaricato per la Sala delle statue.

Di poca importanza per la storia dell'arte, il Marinaretto è invece una sorta d'emblema per quella del gusto ottocentesco: l'epopea aristocratica in costume storico del romanticismo pieno trascorre, a fine secolo, nel più dimesso gusto borghese per travestimenti ‘poveri’, secondo il vento del realismo sociale e la fortuna del verismo.

La borghesia veste i suoi figli da piccoli marinai, con il cappello di malia e il pompon, e li mette in posa, a leggere con le gambe ben accomodate, sulla prua di una barchetta assente: il ritratto può essere in marmo, ma molto più facilmente è fatto in fotografia (fig. 2). con il mare dipinto sul fondale, la rete vera e la pipa nell'angolo della bocca (così aprendo la strada a quella moda ‘alla marinara’ poi divenuta il più tenace simbolo di status per i bimbi del nuovo secolo. Oltre quella incisa alla base, il Marinaretto di Wildt recava l’altra firma (ora perduta) di un anello pendente dalla prora, intagliato nel marmo." 

Paola Mola

Paola Mola (Milano, 1951) 

Si laurea in Lettere e Filosofia all’Università Statale di Milano (1973) con Marco Rosci e Marisa Dalai Emiliani. Si perfeziona in Storia dell’Arte con Gian Alberto Dell’Acqua all’Università Cattolica, essendo momentaneamente chiusa la Scuola dell’Università Statale. Coltiva in particolare il rapporto tra Storia dell’Arte e Filosofia estetica. E’ segnata dagli studi sulla poesia e filosofia greca, Warburg, Benjamin, Jung, Eliade, Angelo Brelich, e ha un rapporto d’amicizia con Dino Formaggio. Studia sopra tutto la Scultura e in particolare l’opera di Medardo Rosso, dalla mostra monografica del 1979 alla Permanente di Milano, alla mostra Rosso. The Transient Form (Guggenheim, Venezia 2007) fino al Catalogo ragionato della scultura (Skira, Milano 2009). Coltiva nel contempo gli studi su Wildt, dalla monografia con Ricci del 1989, al catalogo della mostra Wildt. L’anima e le forme nel 2013. Dal ’96 inaugura gli studi su Brancusi, e l’attenzione al rapporto tra scultura e fotografia (Brancusi.The White Work, Guggenheim, Venezia 2005, Rosso.Trasferimenti, Skira 2006, Brancusi fotografo, Abscondita 2013). 
Si interessata di iconografia (Interrogativo sul cuore, 1999; Due laminette orfiche, 2009, Un libro come cielo, 2012 inedito). Ha partecipato a convegni, pubblicazioni varie e dal 2009 alla rivista on-line “Warburghiana”. Lavora più recentemente sul tema della copia dall’antico.

Fonte della presentazione biografica della Signora MolaMuseoradio3.italia. 


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