mercredi 16 mars 2022

L'infedeltà delusa de Haydn — Nouvelle production de l'Opéra Studio munichois au Théâtre Cuvilliés


Peut-on aimer une personne quand on en veut une autre ?
(Sandrina dans L'infedeltà delusa)

Au printemps 1773, le prince Esterházy commande à son maître de chapelle Joseph Haydn un opéra qui est achevé dès le 26 juillet de la même année. Première de L'Infedeltà delusa. Burletta per Musica, l'opéra de chambre de Haydn, ce 19 mars 2022 au Théâtre Cuvilliés.
 
La deuxième représentation de l'œuvre a eu un grand retentissement après la première. Le 1er septembre 1773, à l'occasion de la visite prévue de l'impératrice Marie-Thérèse, l'œuvre fut représentée une nouvelle fois sur scène. L'impératrice elle-même écrivit à ce sujet : "Si je veux entendre du bon opéra, je vais à Estherházy". Mais en fin de compte, l'impératrice ne se rendit pas à Estherhàzy, ce qui n'empêcha pas  L'Infedeltà delusa de rester au répertoire du château jusqu'en 1774. À l'instar de la plupart des oeuvres de la production lyrique de Haydn, cet opéra ne fut longtemps plus représenté. Il ne fut repris qu'en 1963 dans le cadre du festival de Hollande. Depuis, elle compte parmi les pièces de Haydn les plus réussies, ce qui peut être attribué en grande partie à la caractérisation vivante et complexe des personnages dans la musique de Haydn.
 
Le livret se limite à un petit cercle de personnages en situation conflictuelle. L'infidélité, évoquée dans le titre, y est tournée en dérision par des moyens comiques.

Sandrina, une jeune fille sans grand argent, doit être mariée. Son père Filippo s'est déjà mis d'accord  avec le riche héritier Nencio. Nencio est également prêt à renoncer sans hésiter à sa maîtresse Vespina pour conclure cette union. Les deux hommes font toutefois leurs arrangements sans consulter les femmes concernées. Mais voilà,  le cœur de Sandrina bat pour un d'autre : Nanni. Et Vespina n'est pas non plus disposée à renoncer à son Nencio. Elle va tendre un piège aux hommes, dans lequel ceux-ci se laissent rapidement prendreen raison de leur propre soif de pouvoir et d'argent. Vespina pousse le jeu jusqu'à organsiser un mariage, Ce n'est qu'une fois le contrat signé que le fiancé déguisé se révèle être Nanni. Le père est dupé et Nencio est empêché de poursuivre sa route vers l'infidélité.
 
C'est la première fois que la française Marie-Eve Signeyrole, qui a déjà connu de grands succès avec des opéras contemporains et à caractère politique en France et en Allemagne, met en scène une œuvre à la Bayerische Staatsoper. Elle s'est d'abord fait un nom en tant que réalisatrice de films, notamment en 2009 avec le long métrage Alice au pays s'émerveille, tourné en Serbie, avec Emir Kusturica dans le rôle principal. Parallèlement, elle a poursuivi une carrière au théâtre. En 2012, elle monte sa première mise en scène d'opéra, La petite renarde rusée de Leos Janáček, à l'Opéra de Montpellier. Depuis 2012, elle collabore avec le scénographe Fabien Teigné. C'ets la première fois qu'elle travaille en collaboration avec la chef d'orchestre Giedrė Šlekytė.
 
C'est la première fois que la cheffe d'orchestre Giedrė Šlekytė dirige une nouvelle production à Munich, où elle a déjà dirigé des représentations de La traviata, au répertoire du BSO. Originaire de Lituanie, elle est très demandée à l'opéra et en concert et a été nominée en 2018 comme "Newcomer of the Year" aux International Opera Awards 2018.
 
L'ensemble des jeunes chanteurs est composé de membres de l'Opera Studio de l'Opéra national de Bavière. On pourra découvrir les talents de Jasmin Delfs (Vespina), Emily Sierra (Nanni), Jessica Niles (Sandrina), Armando Elizondo (Filippo), Joel Williams (Nencio) et Andrew Gilstrap (Il padre di Nencio).

Au théâtre Cuvilliés de Munich les 17, 19, 21, 23, 24, 27 et 29 mars 2022.

Source du texte : librement traduit de la présentation du BSO.

Voir la vidéo de présentation du Bayerische Staatsoper

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La Sylphide dans la version de Pierre Lacotte au Ballet d'État de Bavière — Quatrième partie

Maria Taglioni (1804-84) in  La Sylphide, Souvenir d'Adieu  (6 lithographies d'Alfred-Édouard Chalon, 1845) Nous poursuivons notre e...