lundi 21 septembre 2020

L'impératrice Elisabeth au Jardin des Palmes de Francfort. Une chanson de son enfance.


Dans des mémoires intitulées Aus dem letzten Jahren der Kaiserin Elisabeth (Vienne, 1909), la comtesse Irma Sztäray raconte qu'alors qu'elle accompagnait l'impératrice lors d'une promenade au Jardin des Palmes de Francfort en 1898, elles écoutèrent une musique militaire interpréter plusieurs morceaux, lorsque soudain elles entendirent une des chansons préférées de la jeunesse de l'impératrice : «Wenn die Schwalben heimwärts zieh'n.» Une chanson dans laquelle il est question de la perte d'un amour et de la plainte mélancolique d'un coeur brisé.

Plusieurs textes commencent par ces mêmes paroles. Il est probable que le texte connu de Sissi était celui de l'écrivain Carl Herloßsohn :
 
Le texte de Carl Herloßsohn (1830) :

Abschied

Wenn die Schwalben heimwärts zieh'n,
Wenn die Rosen nicht mehr blühn,
Wenn der Nachtigall Gesang
Mit der Nachtigall verklang;
Fragt das Herz in bangem Schmerz:
Ob ich Euch wohl wiederseh'? -
Scheiden, ach Scheiden tut weh! -

Wenn die Schwäne südwärts ziehn,
Dorthin, wo Orangen blüh'n,
Wenn das Abendrot versinkt,
Durch die grünen Wipfel blinkt;
Fragt das Herz in bangem Schmerz:
Ob ich Euch auch wiederseh'?
Scheiden, ach Scheiden tut weh! -

Armes Herz, was klagest Du!
Ach Du gehst auch einst zur Ruh!
Was auf Erden, - muss vergeh'n;
Gibt es dort ein Wiedersehn?
Fragt das Herz im bangen Schmerz. -
Tut auch hier das Scheiden weh:
Glaub', dass ich Dich wiederseh.

J'en trouve diverses adaptations musicales : 

Joseph Netzer (1808 - 1864), "Abschied", op. 24 (Drei Lieder für Sopran oder Tenor mit Pianoforte) no. 1, publié en 1851 [ soprano ou tenor et piano ], Leipzig, Naumburg.
Julius Weiss (1814 - 1898), "Wenn die Schwalben heimwärts zieh'n", op. 114 ([Zwölf] Lieder und Gesänge für Sopran (oder Tenor) mit Pianofortebegleitung) no. 12, publié en 1890 [ soprano ou tenor et piano ], Berlin, J. Weiss


Une chanson contemporaine avec texte modifié ne reprend que les deux premiers vers du texte de Herloßsohn. On peut supposer que la musique militaire entendue par l'impératrice interprétait une version adaptée pour fanfare de la partition de Netzer ou de celle de Weiss.

Wenn die Schwalben
Heimwärts ziehn
Und die Rosen
Nicht mehr blühn
Dann denk ich oft
Und gern zurück
Nur an mein verlornes Glück.

Dann denk ich oft
Und gern zurück
Nur an mein verlornes Glück.

Meine erste
Liebe war
Blaue Augen
Blondes Haar.
Sie allein
Hat mich geliebt,
Sie allein
Hat mich betrübt.

Sie allein
Hat mich geliebt,
Sie allein
Hat mich betrübt.

Willst Du mich noch
Einmal sehn
Steig hinauf
Auf Bergeshöhn
Schau hinab
Ins tiefe Tal
Siehst du mich
Zum Letzten mal.

Schau hinab
Ins tiefe Tal
Siehst du mich
Zum Letzten mal.

Nein ich will Dich
Nicht mehr sehn
Will in Frieden
Von Dir gehn.
Drum weine nicht
Wenns Herz auch bricht.
Schatz leb wohl
Vergiss mich nicht.

Drum weine nicht
Wenns Herz auch bricht.
Schatz leb wohl
Vergiss mich nicht.

Invitation à la lecture 


  J'invite mes lectrices et lecteurs que l'histoire des Habsbourg et des Wittelsbach passionne à découvrir les textes peu connus que j'ai réunis dans Rodolphe. Les textes de Mayerling (BoD, 2020).


Voici le texte de présentation du recueil  (quatrième de couverture):


   Suicide, meurtre ou complot ? Depuis plus de 130 années, le drame de Mayerling fascine et enflamme les imaginations, et a fait couler beaucoup d'encre. C'est un peu de cette encre que nous avons orpaillée ici dans les fleuves de la mémoire : des textes pour la plupart oubliés qui présentent différentes interprétations d'une tragédie sur laquelle, malgré les annonces répétées d'une vérité historique définitive, continue de planer le doute.

   Comment s'est constituée la légende de Mayerling ? Les points de vue et les arguments s'affrontent dans ces récits qui relèvent de différents genres littéraires : souvenirs de princesses appartenant au premier cercle impérial, dialogue politique, roman historique, roman d'espionnage, articles de presse, tous ces textes ont contribué à la constitution d'une des grandes énigmes de l'histoire.


Le recueil réunit des récits publiés entre 1889 et 1932 sur le drame de Mayerling, dont voici les dates et les auteurs :


1889 Les articles du Figaro

1899 Princesse Odescalchi

1900 Arthur Savaète

1902 Adolphe Aderer

1905 Henri de Weindel

1910 Jean de Bonnefon

1916 Augustin Marguillier

1917 Henry Ferrare

1921 Princesse Louise de Belgique

1922 Dr Augustin Cabanès

1930 Gabriel Bernard

1932 Princesse Nora Fugger


Le dernier récit, celui de la princesse Fugger, amie de la soeur de Mary Vetsera, est pour la première fois publié en traduction française. Il n'était jusqu'ici accessible qu'en allemand et en traduction anglaise.


Luc-Henri Roger, Rodolphe. Les textes de Mayerling, BoD, 2020. En version papier ou ebook (ebook en promotion de lancement).


Commande en ligne chez l'éditeur, sur des sites comme la Fnac, le Furet du nord, Decitre, Amazon, etc. ou via votre libraire (ISBN 978-2-322-24137-8)




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